Les Soudars allant à la Boüille


David Ferrand

Éléments contextuels

1650

xviie siècle

Rouen

Non localisé

Édition du texte

La Guerre de Moulineaux Titre parfois omis.

Ballade « Balladre ». nouvelle

Compere, j’ay quitté « quité ». ma leine,

Estant en su temps tout tremous,

Pour aller vair dessus ste pleine « dessu ste plaine ».

Ses piquiers et hallebardous.

Qui a veu sortir de leu trous

Des fremis quand no z’y farfoüille,

Ainchin fremillest devant nous

Les Soudars allant à la Boüille.


Le fils aisné de Magdeleine

Ayant en teste un carrapous

Y couret à perte d’haleine,

Su se n’espaule « n’espaulle ». un poutoutoux,

Brinballant otour ses genoux

Sa rapiere pleine de roüille,

Et sieuvet sans crainte des lous « cous ».

Les Soudars allant à la Boüille.


Y l’y avet une triollaine « triolaine ».

De Genderme « gendarme ». et de Capitoux,

Qui courest tous la pretantaine

Sur des chevaux coume des fous « Sur des quevaux nairs, blancs et rous »..

O son de la trompette tous « de la trompe tretous ».

Y dancest « dansest ». coume la Gargoüille ;

Et ainchin reviendrent sans cous « Ainchin partirent bien resous ».

Les Soudars allant à la Boüille.

Envay

Muse, retiens un peu ta veine,

Ne provoque point en courroux

Ces Soudards qui prennent la peine

D’aller pour et encontre nous :

Su ses briere en loups-garoux

Y guaittaist y-là la grenoüille.

Pourtant rendit maints chefs tremous

Les Soudars allant à la Boüille L’envoi est parfois remplacé par cette version :
« Ma Muse conserve ta vaine Tu t’escauffe, je sens ten pous, Je ne veux que tu tumbe en peine J’en engendrerois du courroux : No dait tenir pour un vray fous Stila qui luy mesme s’embroüille Laisson passer peur d’un Harous Les Soudars allant à la Boüille. »
.

Commentaire sur l’édition

Édition faite sur l’édition Héron.

Source ou édition princeps

La vingt-quatriesme (sic) partie de la Muse normande, ou Recueil de Plusieurs ouvrages Facecieux, en langue Purinique, ou gros Normand. Contenant les œuvres joviales qui ont esté presentées cette année o Palinots, 1650, Rouen, David Ferrand.

David Ferrand, Inventaire general de la Muse normande, divisée en XXVIII. parties. Où sont descrites plusieurs batailles, assauts, prises de villes, guerres estrangeres, victoires de la France, histoires comiques, esmotions populaires, grabuges, & choses remarquables arrivées à Roüen depuis quarante années, 1655, Rouen, David Ferrand.

Édition critique

A. Héron, La Muse normande de David Ferrand, publiée d’après les Livrets originaux, 1625-1653 et l’Inventaire général de 1655, t. III, 1892, Rouen, Espérance Cagniard, p. 207-208.

Études

Catherine Bougy, La Langue de David Ferrand : poète dialectal rouennais du xviième siècle, auteur de La Muse normande, 1992, thèse soutenue à l’Université de Caen sous la direction de René Lepelley.

Commentaire historique et contextuel

Commentaire linguistique