Le grand prochez meu pour un nid de Pie
David Ferrand
Éléments contextuels
1629
xviie siècle
Rouen
Non localisé
Édition du texte
Le Chant Ryal du Procez n’a besoin de commentaire, pour ce qu’il s’explique soy-mesme,
1629.
II Indication parfois manquante.. Cant Ryal
Men proculeux, su mot je vou z’escrits
Por vo prier d’entendre à la pourcasche
De men prochez, et d’estendre vo grifs
Por rechever chu couple de bescasche « beschasche ».,
Et su levrault que j’ay prins à la casche.
Quand no tiendra le prumier « premier ». jugement,
Furlufez vou et palez « parlez ». hardiment ;
Car sou voulez « volez ». n’aver point la pepie,
Vo rebiffer, courbastre et contester,
Avant un mois no verra m’emporter
Le grand prochez meu pour un nid de Pie.
Depis deux jours, no m’a donné avis
Que ma partie a prins une foüache
Dans sen bissac, six vieux oignons « ognons ». pourris,
Sen cauche-pied, aveuq « aveuc ». une gamasche,
Por venir vair ichy le juge en fasche.
Vo sçavez bien coume y veut finement
Mes petits piars aver injustement,
Veu que leu loge est dessus may bastie ;
Su ses poincts là y vo faut engagner
Por mieux me faire aveu despens gagner
Le grand prochez meu pour un nid de Pie.
Vo n’ignorez que dans notte poys
Y n’est cogneu que por « pour ». une ragache,
Et qui dourret sen corps et se z’abits « ses habits ».
O grand Guignaud por aver une casche
Sus sez vezins qu’à tou coups y l’agache.
Et l’otre jour y fit un faux « fau ». serment
Por le licos qui print d’une jument,
Dont y poyst quinze livre et demie ;
Et j’ay esper, quay qui veille gronder,
Qu’aveuc le dret je pourray emporter
Le grand prochez meu pour un nid « nit ». de Pie.
J’ay st’anné chy du groüin de mes frits « fruits ».,
Tou les matins allant à la pourcache,
De sidre doux fait environ deux muids
Qui valent mieux que su vin qui agache,
Et de verdeur fait sucher la moustache.
Si je connets que votte entendement
De men prochez me vide entierement,
Vo le z’erez por aveu ceste Pie
Faire les Roys, et pres du feu tocquer
Se par hazard no me veut évoquer,
Le grand prochez meu pour un nid « nit ». de Pie.
Su men fumier oncore je nourris
Un gros copin, que queuque fais je casche
De ses soudars mille fais pu hardis
A picorer mes dindots et ma vasque
Qu’à batailler armez souz leu casaque.
O je me donne à Saint Pierre de Caen,
Sou ne l’avez le prumier « premier ». jour de l’en,
Por dessu ly faire un anathomie.
Bref, vo verrez quement je sçais poyer,
Si vo me faite aver par chicaner
Le grand prochez meu pour un nid « nit ». de Pie.
Commentaire sur l’édition
Édition faite sur l’édition Héron.
Source ou édition princeps
Cinquiesme partie de la Muse normande ou Recueil de plusieurs ouvrages Facecieux, en langue Purinique, ou gros Normand. Recueillis de divers Autheurs, 1629, Rouen, David Ferrand.
David Ferrand, Inventaire general de la Muse normande, divisée en XXVIII. parties. Où sont descrites plusieurs batailles, assauts, prises de villes, guerres estrangeres, victoires de la France, histoires comiques, esmotions populaires, grabuges, & choses remarquables arrivées à Roüen depuis quarante années, 1655, Rouen, David Ferrand.
Édition critique
A. Héron, La Muse normande de David Ferrand, publiée d’après les Livrets originaux, 1625-1653 et l’Inventaire général de 1655, t. I, 1891, Rouen, Espérance Cagniard, p. 113-115.
Études
Catherine Bougy, La Langue de David Ferrand : poète dialectal rouennais du xviième siècle, auteur de La Muse normande, 1992, thèse soutenue à l’Université de Caen sous la direction de René Lepelley.
Commentaire historique et contextuel
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Commentaire linguistique
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