Stanches


P. M.

Éléments contextuels

1635

xviie siècle

Rouen

Non localisé

Édition du texte

Complaintibus savatores « sanatores ». in electionis gardan

anno millesextimo irenta quarto Cette ligne manque parfois..

Stanches « Stances ».

J’estions bien affolets « affoletz ». ste modite journée

Quand dedans la Vieutour « Vietour ». j’esluisismes trétous

Chets « Chetz ». gaste-metier la por no Gardes st’année,

Py qui vont notte « note ». estat étranglant coume « comme ». lous.


Du depis su temps là, je siz pu fret que mabre,

Car no devions « debvious ». putost esluire Grand Gozier

Que chets « chetz ». nouviaux ponnus « pounus »., nepveux de maistre Alabre

Qui sentit otrefais l’ozier su sen broudier.


Il est vray qu’ils avets « Y l’est vray qu’ilz avetz ». bien tapissé la table,

Car cheux là qui leu font bien babiner du ros

Sont pa le z’anciens, à su jour remarquable,

Nouveaux Gardes esluits coume « comme ». petits falots « falotz »..


Il est vray que Gervais fezant trop gaude chere

De naviaux de Clion et de beuf o persil,

No le viait aller par devant et driere

Ainchin que no dirait la broque d’un baril Cette strophe manque parfois..


Les ptits efans qui sont o ventre de leur mere,

Por aver fet ainchin note estat fet perir,

Les modiront chent fais pu que pierres ameres,

Quand ils seront oncor dans la terre à pourrir.


Le Syndic de la Boise en va crevant de rage ;

Car qu’est maistre Gro Cul, Jean Biau Ventre et Gautier « Gautiers ». ?

Che sont de vrays baudetz qui norris o village « vilage ».,

N’ont l’erc de bien enter un bout à un soulier.


D’ailleurs « D’aillieux ». chetz petz enflez ont fet, pa leu « leur ». cautelle,

Rehaucher tou les cuitz « cuirs ». o mesons des tenneurs,

Et ch’etz pourquay no vait encherir les semelle,

Dequay les povres gens souffrent tant de douleurs.


Y marche tou les jours aveuc « avec ». la hongreline,

Set qui trottes en ville o galloppent o champs,

Se bravant comme un cocq sieuvy de ses gueline,

O comme un Portugais dans la bourse o marchands.


Le corps « cors ». d’estat pourtant en est en grand querelle,

Car y sont le suject por leu temereté

Que stilla qui mouquet ichy haut la candelle

N’est pas sorty du lieu o y fut arreté.


Quay ! y voulets ossi, boursouflez « vouletz ossy boursoufletz ». d’arrogance,

Dire qui ne feretz pu ocuns apprentifs ;

Mais y fut au buriau ordonné par sentence

Qui l’en prendrez oncor ainchin coume jadis.


Ch’est pourquay Alizon, la fame du gros Jacque « gro Jacque ».,

Voulant rendre sen fieux de cet erc plain d’acquets « acquetz ».,

Vendit sen beurre frais et sen viau et sa vacque

Pour les faire tretou baire coume « comme ». rocquets « rocquetz »..


Y l’est genty garchon et sa voix trezalée

Chante tres-bien Girard quand y vint de Chalon,

Monté comme un Rouland su sa jument pelée,

Mais vou sçavetz tretou ste plesante canchon.


Portant « Pourtant »., quand je resonge o tretz fetz par no « un ». garde,

Qui ont ainsi gourré « qourré ». notte povre mestier,

No vodret « voudret ». bien qui fussent o champs à prendre garde,

Coume queuques marmotz à l’ombre d’un poumier.


Le jour qui fure « furent ». esluits « esluitz »., le Ciel volant « voulant ». predire

Queuque triste malur permit qu’en un instant

Les terrine « terrines ». et les pots « potz ». de la Vieutour cassire,

Et qu’o vit les ruisseaux « risseaux ». de la fontaine en sang.


Les tieulles de z’ovents tumbest « auvantz tumbetz ». pu dru que mouque « mouques ».

Et ceux qui d’entre nou avest du jugement « Et ceux là d’entre nou qui avetz du jugement ».,

Dirent : « Adieu, l’alesne, et la selle et la pouque « poucque ».

No z’allons en notte erc « Nous allons à notte Art ». aver du quangement « changement ».. »


Y disetz verité ; car depis tieux « chetz ». prodige,

Le cuit est enchery de la fine metié « moitié ». :

Les gros n’en disent mot, le quemun s’en afflige ;

Oncor n’ozeret on dire : « Ch’etz « chez ». grand pitié. »


Sy jamais no z’esluyt « jamois no esluit ». des gardes de la sorte,

Je veux estre pendu ossi « ossy ». haut qu’un cloquier,

Ou bien estants esluits « estantz esluitz ». le dieble les emporte,

Pour ne pu saumeller « Pou ne sammeler ni ». note povre « pouvre ». mestier « métier »..

P. M. Indication parfois manquante.

Commentaire sur l’édition

Édition faite sur l’édition Héron.

Source ou édition princeps

Dixiesme partie de la Muse normande, ou Recueil de Plusieurs ouvrages Facetieux en langue Purinique, ou gros Normand, presentez aux Palinots, 1635, Rouen, David Ferrand.

David Ferrand, Inventaire general de la Muse normande, divisée en XXVIII. parties. Où sont descrites plusieurs batailles, assauts, prises de villes, guerres estrangeres, victoires de la France, histoires comiques, esmotions populaires, grabuges, & choses remarquables arrivées à Roüen depuis quarante années, 1655, Rouen, David Ferrand.

Édition critique

A. Héron, La Muse normande de David Ferrand, publiée d’après les Livrets originaux, 1625-1653 et l’Inventaire général de 1655, t. II, 1891, Rouen, Espérance Cagniard, p. 94-97.

Études

Catherine Bougy, La Langue de David Ferrand : poète dialectal rouennais du xviième siècle, auteur de La Muse normande, 1992, thèse soutenue à l’Université de Caen sous la direction de René Lepelley.

Commentaire historique et contextuel

Commentaire linguistique