Remerciement des Paysannes normandes à Madame la baronne Méchin
Pierre-Jacques-André Bonel
Éléments contextuels
1813
xixe siècle
Caen
Plaine de Caen
Édition du texte
Remerciement des Paysannes normandes à Madame la baronne Méchin et à ses aimables
compagnes, pour le bouquet offert à Sa Majesté l’Impératrice le 24 août 1813.
Air : Gentille Boulangère.
Fier’s d’être vos compagnes
J’vous remercions franchement,
D’avoir de nos compagnes
Emprunté l’habil’ment ;
Daignez pour tout salaire,
Nous rendant not’habit,
Pour qu’jayions l’don de plaire,
Y laisser votre esprit.
A c’te bonne Princesse
Avons dit que j’laimons,
Que j’ladorons sans cesse
Comme je la bénissons ;
Qu’des jours de notre vie
Et d’ceux de nos enfans
J’avions trétous l’envie
D’li faire au moins mille ans.
Ah ! si notre village
La possédoit jamais,
Pour suivre votre usage
J’prendrions vos attraits ;
L’langage s’roit le même
En dépit du patois ;
Car l’i dire j’vous aime,
C’est ben parler français.
Gentilles pastourelles,
Qu’vos chants furent joyeux ;
Comme vous étiez belles,
Comme on ouvroit les yeux :
Les cœurs suivoient vos traces
Ç’a n’nous étonne plus,
On doit trouver les graces
Où préside Vénus.
Excusez not’franchise
Sur l’offre du cheval,
Pour qu’il soit à not’guise
Faut dresser l’animal ;
S’il emmène Marie
Qu’il parte au petit trot,
Ram’nant not’ mer’ chérie
Qu’il revienne au galop.
Par Bonel, officier de la garde d’honneur à pied de la ville de Caen.
Commentaire sur l’édition
Édition faite sur l’original.
Source ou éditions princeps
Journal du Calvados, n°74, 15 septembre 1813.
Édition critique
Patrice Lajoye, « Le patois au service de la communication politique, à propos d’un spectacle offert à Caen à l’impératrice Marie-Louise », Les Villes de Normandie. Naissance, essor, crises et mutations, 2022, Fédération des Sociétés historiques et archéologiques de Normandie, p. 399-409.
Études
Patrice Lajoye, « Le patois au service de la communication politique, à propos d’un spectacle offert à Caen à l’impératrice Marie-Louise », Les Villes de Normandie. Naissance, essor, crises et mutations, 2022, Fédération des Sociétés historiques et archéologiques de Normandie, p. 399-409.
Commentaire historique et contextuel
Cette chanson est publiée quelque temps après le passage de l’impératrice Marie-Louis à Caen, passage qui a donné lieu à un spectacle champêtre joué par les bourgeois de la ville, interprétant de faux paysans du Pays d’Auge.
Commentaire linguistique
–