KOFMAN Tzipra

KOFMAN Tzipra // Naissance : 11-1-1902 à Kichinev (Empire russe (Moldavie)) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 6-11-1942 à  ; 11-11-1942 à NA (NA) ; Assassinée

Tzipra Kofman, parfois dénommée Cypra Kofman ou Tzipra Cofman, est née à Chisinau (ou Kichinev), capitale de la Moldavie rattachée à l’époque à l’Empire russe et plus tard à la Roumanie. À son arrivée en France en août 1926, elle est de nationalité roumaine. Elle a rejoint à Rouen son fiancé Simon Kofman , qu’elle épouse en octobre de la même année. Après avoir occupé un emploi d’ouvrière en confection, elle cesse de travailler puis elle est marchande ambulante en bonneterie avec son mari. Le couple réside à plusieurs adresses de l’agglomération rouennaise avant de s’installer au 32 rue des Augustins à Rouen en septembre 1941. Les fils de Simon et Tzipra, Élie  et Ari , sont nés en 1927 et 1933 et ils sont Français, alors que leurs parents n’obtiennent pas leur naturalisation, qu’ils demandent pourtant à deux reprises. En 1941, la législation antisémite interdit à Tzipra et à son mari d’exercer leur activité de commerçants.

Alors que Simon a déjà été arrêté lors de la rafle des hommes de mai 1942 et déporté en juin, Tzipra et ses fils sont arrêtés à leur domicile par la police française, parce que Juifs, lors de la rafle nocturne du 9 au 10 octobre 1942. Organisée sur ordre de la Gestapo de Paris en liaison avec la Sipo-SD régionale, cette rafle concerne aussi, pour la première fois dans le « Grand Rouen », des femmes et des enfants, surtout étrangères pour les premières et Français pour les seconds parce que nés en France, le plus souvent. Après avoir été internées plusieurs jours au centre de regroupement et de transit de la rue Poisson à Rouen, les personnes arrêtées sont transférées au camp d’internement de Drancy, où Tzipra arrive avec ses deux garçons le 16 octobre 1942, comme sa belle-sœur Rachel Cofman  et sa nièce. Elle est déportée avec eux par le convoi no 42 du 6 novembre 1942 à destination d’Auschwitz, où elle est très probablement gazée dès son arrivée. L’administration retient la date du 11 novembre 1942, sur l’acte de décès.

À Rouen, une Stolperstein honore sa mémoire. A Paris, son nom figure sur le mur du Mémorial de la Shoah.

Sources : SHD-Caen : 21P469606 ; AD76 : 3352W2, 22WZ11948 ; F. Bottois, De Rouen à Auschwitz, 2015, p. 195-204 ; memorialdelashoah.org

Corinne Bouillot