KOFMAN Simon

KOFMAN Simon // Naissance : 30-5-1900 à Kichinev (Empire russe (Moldavie)) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 22-6-1942 à  ;  ; Assassiné

Simon Kofman est né à Chisinau (Kichinev), capitale de la Moldavie, à l’époque où celle-ci est rattachée à l’Empire russe (Bessarabie). Il est de nationalité roumaine à son arrivée en France en 1922. Installé à Rouen depuis janvier 1923, il y fait venir sa fiancée Tzipra née Kofman  qu’il épouse en octobre 1926. Le couple réside à Rouen puis à Canteleu (Seine-Inférieure), avant de se réinstaller en septembre 1941 à Rouen au 32 rue des Augustins. Leurs deux fils, Élie  et Ari , naissent en 1927 et en 1933. Un des frères de Simon, Ovsü Cofman , réside lui aussi à Rouen avec sa famille. D’abord employé comme vendeur dans un magasin de vêtements, Simon exerce depuis les années 1930 la profession de marchand ambulant en bonneterie, avec son épouse. À deux reprises, en 1931 et en 1939, Simon et Tzipra tentent d’obtenir la nationalité française. Bien qu’ils soient considérés comme parfaitement intégrés et que leurs enfants soient Français, leur demande de naturalisation est ajournée une seconde fois en juin 1940. En 1941, la législation antisémite interdit désormais à Simon Kofman d’exercer son activité de commerçant.

Lors de la rafle de 77 hommes de 18 à 54 ans dans la nuit du 6 au 7 mai 1942, dans le « Grand Rouen » et à Elbeuf, Simon est arrêté par la police française à son domicile parce que Juif. La rafle est décidée par la section antijuive de la Gestapo de Paris et organisée avec l’aide de la Sipo-SD régionale. D’abord interné à la maison d’arrêt Bonne-Nouvelle à Rouen, Simon Kofman est transféré le 12 mai suivant au camp d’internement de Drancy. Comme une grande partie des Rouennais français et étrangers arrêtés avec lui lors de la rafle, il est déporté par le convoi no 3 du 22 juin 1942 à destination d’Auschwitz. Sélectionné pour le travail forcé (mle 40 924), il est assassiné le 24 juillet 1942, selon plusieurs registres et listes de détenus du camp. Son épouse et ses enfants sont déportés, eux aussi sans retour, quelques mois plus tard.

À Rouen, une Stolperstein honore sa mémoire. À Paris, son nom figure sur le mur du Mémorial de la Shoah.

Sources : Archives du Musée d’Auschwitz ; SHD-Caen : 21P469608 ; AD76 : 3352W2, 22WZ11948 ; F. Bottois, De Rouen à Auschwitz, 2015, p. 145-158, memorialdelashoah.org, base.auschwitz.org

Corinne Bouillot