COFMAN Ovsu

COFMAN Ovsu // Naissance : 3-4-1907 à Kichinev (Empire russe (Moldavie)) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 18-7-1943 à  ;  ; Assassiné

Ovsu (parfois prénommé Ovsie ou Charles) Cofman, réfugié russe arrive en France au printemps 1925 et vit 69 rue d’Amiens à Rouen depuis décembre 1925. Considéré comme de nationalité roumaine puisque sa ville de naissance passe sous l’autorité de ce pays en 1918, le 15 mai 1934 il épouse à la mairie de Vincennes (Seine-et-Marne) Rachel Stoczyk  qui s’installe chez son époux à Rouen. Deux enfants naissent de leur mariage : Louis né en avril 1935 meurt un an plus tard et Monique  née en janvier 1939. Il est marchand ambulant en bonneterie dans le département de la Seine-Inférieure, jusqu’à ce que l’ordonnance du 26 avril 1941 lui interdise de faire du commerce et le prive de ses ressources. Dans la nuit du 6 au 7 mai 1942, il est arrêté à son domicile par la police française, parce que d’origine juive, comme son frère Simon Kofman , lors de la première rafle de 77 Juifs de sexe masculin âgés de 18 à 54 ans dans le « Grand Rouen » et à Elbeuf (Seine-Inférieure). Cette rafle est décidée, préparée depuis plusieurs mois par la section antijuive de la Gestapo de Paris, avec l’accord du lieutenant-colonel SS Adolf Eichmann à Berlin et l’aide de l’antenne régionale de la Sipo-SD de Rouen. Elle est ordonnée à cette date, après un attentat commis par des résistants FTP sur deux marins allemands mortellement blessés à Saint-Aubin-lès-Elbeuf (Seine-Inférieure), afin de la faire passer pour un acte de représailles. Ovsu Cofman est détenu pendant cinq jours dans le secteur allemand de la maison d’arrêt Bonne-Nouvelle. Le 12 mai, il est transféré sous escorte allemande par le train de Paris Saint-Lazare de 8h37 et un autobus parisien réquisitionné vers le camp d’internement de Drancy où il arrive dans la soirée. Le 18 juillet 1943 il est déporté avec un millier de personnes par le convoi n°57 dans le centre de mise à mort d’Auschwitz où il est assassiné.

Il n’est pas tombé dans l’oubli et son nom figure à Rouen sur le mémorial de la synagogue, sur un Pavé de Mémoire devant son dernier domicile et à Paris sur le Mur des noms du Mémorial de la Shoah.

Sources : CDJC ; AD 76 : 3352 W2, 51W 170, 22W/Z11875 ; F. Bottois : De Rouen à Auschwitz les Juifs du Grand Rouen et la Shoah, 9 juin 1940-30 août 1944, p. 145-160, stevemorse.org

Françoise Bottois