COHEN Jacques

COHEN Jacques // Naissance : 1-1-1882 à Salonique (Grèce) ; Domicile : Sotteville-lès-Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 2-3-1943 à  ;  ; Assassiné

Jacques Cohen, de nationalité grecque, arrive en France avec son épouse Mathilde  et son fils Victor  en 1928. La famille s’installe d’abord à Paris (Seine) puis à Rouen (Seine-Inférieure) et finalement, dans la banlieue à Sotteville-lès-Rouen au n°35, rue Armand Carrel en décembre 1939. Le père de famille exerce la profession de marchand ambulant, jusqu’à ce que sa carte de commerçant étranger qui doit être renouvelée lui soit refusée à Rouen en mars 1940, après avis défavorable du ministère de l’Intérieur. Il fait la demande d’une carte de travailleur industriel qui lui est accordée et devient vendeur des articles fabriqués par son épouse. À la mi-mai 1942, le commissaire de police de Sotteville-lès-Rouen lui annonce son expulsion de la Seine-Inférieure, parce que juif étranger, selon la décision des autorités de la Kreiskommandantur 667 de Rouen. Il doit rejoindre un département de l’intérieur, l’Oise ou la Seine-et-Oise, où il peut circuler librement mais n’est pas autorisé à revenir dans son département d’origine. Le 29 mai, les époux Cohen partent dans l’Oise, s’installent à Formerie, communiquent dès leur arrivée leur nouvelle adresse à la Kreiskommandantur 667 de Rouen, ce qui signifie qu’ils restent sous son contrôle ; ils déclarent aussi leur arrivée à la mairie de Formerie et désormais vivent chichement des marchés aux alentours. Leur fils Victor, autorisé à rester provisoirement à Sotteville-lès-Rouen jusqu’à la fin d’année scolaire, doit les rejoindre en juillet.

Jacques Cohen est arrêté en février 1943 parce que d’origine juive, interné dans le camp de Drancy (Seine) et déporté par le convoi n°49 du 2 mars 1943 dans le centre de mise à mort d’Auschwitz où il est assassiné.

Il n’est pas oublié. Son nom figure à Rouen sur le mémorial de la synagogue, à Sotteville-lès- Rouen sur un Pavé de mémoire posé devant son ancien domicile, à Formerie sur une stèle dressée en hommage à cinq adultes et trois enfants expulsés de la Seine-Inférieure et arrêtés dans cette ville, dont les familles Cohen et Gerszt ,  , 2105_gerszt_nathan], et à Paris sur le Mur des noms au Mémorial de la Shoah.

Sources : SHD-Caen 21P437369 ; CDJC ; AD76 : 3352W2, 51W170, 22W Z11875 ; F. Bottois, De Rouen à Auschwitz, p. 163, 165

Françoise Bottois