COUPE Roger

COUPE Roger // Naissance : 23-12-1922 à Rugles (Eure) ; Domicile : Rugles Eure () ; Repression : Déporté le 11-8-1942 à  ;  ; Rescapé Wolfenbüttel Allemagne

Roger Coupé est aide-cantonnier dans sa ville natale située tout près du département de l’Orne lorsqu’il est arrêté le 17 août 1940. Trois jours auparavant, dans la nuit du 13 au 14 août, le jeune homme – il n’a pas encore 18 ans – et son camarade Michel Coupry  avaient improvisé, pour ralentir le trafic allemand sur la route de Rugles à L’Aigle (Orne), une série de barrages routiers à l’aide de divers matériels de cantonnier : bornes kilométriques, panneaux de signalisation, etc. Les installations ne causèrent aucun accident et, découvertes par la gendarmerie, elles sont rapidement démantelées. Cependant, les Allemands, furieux, dépêchent trois enquêteurs de la Geheime Feldpolizei. Neuf personnes, des notables locaux de Rugles et de Saint-Sulpice-sur-Rille commune située à quelques kilomètres dans l’Orne, sont prises en otages et séquestrées afin de peser sur l’opinion publique et dans l’espoir que les coupables se désignent d’eux-mêmes.

Le 17 août, les deux jeunes hommes sont arrêtés à Rugles et reconnaissent leur forfait. Réclamés par les autorités allemandes, la gendarmerie les transfère à la prison d’Alençon. Le 21 août, un premier jugement par un conseil de guerre siégeant au tribunal de commerce de L’Aigle condamne Roger Coupé à cinq ans de prison pour « sabotage » et Michel Coupry à sept ans de travaux forcés. Quelques jours plus tard, le jugement est cassé par les instances judiciaires centrales considérant les peines trop légères au regard des faits reprochés. Soucieux de faire un exemple, le tribunal militaire de la FK 514 d’Alençon rejuge les deux jeunes gens le 29 août. Michel Coupry est condamné à mort et Roger Coupé écope de huit ans de prison pour acte de franc-tireur. En 1941, il est transféré à la prison de Caen, puis celle de Dijon avant d’être dirigé, le 11 août 1942, vers la prison de Wolfenbüttel, en Basse-Saxe, où il travaille comme manœuvre.

Il revient en France à la Libération, le 13 avril 1945. Il décède à l’âge de 54 ans à Garennes (Eure), en 1977.

Sources : SHD-Caen, 26P1891 ; 25P10319 ; G. Bourdin, Les 500 déportés de l’Orne, p. 27 ; deces.matchid.io

Françoise Passera