COUPRY Michel, Martial

COUPRY Michel, Martial // Naissance : 23-12-1920 à Bois-Arnault (Eure) ; Domicile : Bois-Arnault Eure () ; Repression : Fusillé le 23-9-1940 à Radon (Orne) ; Décédé

Michel Coupry est un jeune boulanger de sa ville natale située tout près de l’Orne lorsqu’il est arrêté le 17 août 1940. Trois jours auparavant, dans la nuit du 12 au 13 août, le jeune homme et son camarade Roger Coupé  avaient improvisé, pour ralentir le trafic allemand sur la route de Rugles à L’Aigle (Orne), une série de barrages routiers à l’aide de bornes kilométriques, d’un poteau téléphonique, d’un bidon de goudron vide et de panneaux de signalisation et même un wagonnet Decauville ! Les installations ne causèrent aucun accident car découvertes par la gendarmerie, elles furent rapidement démantelées. Cependant, les Allemands, furieux, dépêchent trois enquêteurs de la Geheime Feldpolizei. Neuf personnes, des notables locaux de Rugles et de Saint-Sulpice-sur-Rille, commune ornaise voisine, sont prises en otages et séquestrées afin de peser sur l’opinion publique et faire que les coupables se désignent d’eux-mêmes.

Le 17 août, les deux jeunes hommes, arrêtés, reconnaissent leur forfait. Réclamés par les autorités allemandes, la gendarmerie de L’Aigle les transfère à la prison d’Alençon. La cour martiale condamne Michel Coupry à sept ans de travaux forcés et Roger Coupé à cinq ans de prison pour « sabotage ». Quelques jours plus tard le jugement est cassé par les instances judiciaires centrales du haut commandement en France (MBF) considérant les peines trop légères au regard des faits reprochés… C’était aussi le point de vue du journal local, Le Nouvelliste de l’Eure qui, le 24 août, estimait que « L’opinion publique est unanime à souhaiter et même à réclamer si besoin est, qu’une peine sévère soit infligée aux coupables à titre d’exemple pour que de tels faits ne se reproduisent pas ». Le journaliste fut suivi… Soucieux de faire un exemple, le tribunal militaire de la FK d’Alençon rejuge les deux jeunes gens. Mais cette fois-ci, Michel Coupry est condamné à mort pour Freischärlerei, c’est-à-dire « acte de franc-tireur ». Malgré les interventions du préfet et du ministre de l’Intérieur pour demander sa grâce, Michel Coupry est exécuté au champ de tir de Radon, dans la forêt d’Écouves le 23 septembre 1940. Roger Coupé, quant à lui, écope de huit ans de prison.

Son nom figure sur le monument aux morts de Bois-Arnault. Le 25 septembre 1978, l’union départementale des Combattants volontaires de la Résistance inaugure une stèle sur les lieux de son exécution, à la mémoire de l’un des premiers fusillés de l’Orne.

Sources : SHD- Caen : TA106756, 25P10319 ; AERI, La Résistance dans l’Orne, cédérom ; G. Bourdin, Les 500 déportés de l’Orne, p. 27 ; site : fusilles.40-44.maitron.fr, monumentsauxmorts.univ-lille.fr

Thomas Pouty, Françoise Passera