
Photo : SHD-Caen
FROTTE Jean, Charles, Henri, Marie, de
Né le 29 août 1919 à Paris (Seine) ; domicilié à Couterne (Orne) ; déporté le 29 août 1944 à Neuengamme ; décédé le 7 avril 1945 à Lüneburg.
FROTTE Jean, Charles, Henri, Marie, de // Naissance : 29-8-1919 à Paris (Seine) ; Domicile : Couterne Orne () ; Repression : Déporté le 29-8-1944 à ; 7-4-1945 à Lüneburg (Allemagne) ; Décédé
Jean de Frotté est le fils du marquis Robert de Frotté et de Juliette d’Ursel. Étudiant
et célibataire sous l’occupation, il partage son temps entre le domicile parisien
de sa famille, 124 rue de la Faisanderie, et le château de Couterne, qui appartient
à sa famille depuis plusieurs siècles. En 1940, il combat dans l’aviation. Frère aîné
de Charles-Louis de Frotté
, il s’engage dans la Résistance sous le pseudonyme de « Blondel ». Il est arrêté
une première fois à Paris le 16 décembre 1943.
Membre du réseau Comète-Evasion, il est chargé de cacher et héberger des aviateurs alliés dans la Sarthe, ainsi que de faire la liaison avec les filières d’évasion. Il est arrêté au Mans le 10 juin 1944 par des membres du Sipo-SD alors qu’il se trouve au domicile du colonel Braut. Il était alors porteur de 600 000 francs. Il avait reçu comme ordre de son chef, Jean de Blommaert, de prendre contact avec Braut au sujet du maquis d'aviateurs organisé par le réseau à Châteaudun (Eure-et-Loire).
Il est interné au Mans jusqu’au 19 juin 1944, avant d’être successivement transféré à Angers (Maine-et-Loire) jusqu’au 6 août 1944, puis à Belfort (Territoire de Belfort) jusqu’au 29 août 1944. À cette date, il est déporté au camp de concentration de Neuengamme, où il y parvient le 1er septembre 1944 (mle 43 867). De début septembre 1944 à début avril 1945, il est envoyé au kommando de Willhelmshaven sur les chantiers de la Kriegsmarine. Le 3 avril 1945, il quitte Wilhelmshaven à bord d’un convoi sanitaire ferroviaire en compagnie de 400 autres détenus, trop malades et faibles pour marcher. Le 7 avril 1945, alors que le convoi est en gare de Lüneburg, il est attaqué par des bombardiers alliés. Jean de Frotté fait partie des 243 victimes de ce bombardement, lesquelles sont inhumées dans une fosse commune à proximité de la gare le lendemain par les détenus survivants, sous la garde des SS. Le 3 octobre 1945, la fosse commune fut exhumée et les dépouilles, non identifiables, ont été placées dans des cercueils et transférées dans un cimetière situé à trois kilomètres de la gare de Lüneburg.
Le nom de Jean de Frotté figure sur le monument aux morts de Couterne et sur plusieurs plaques commémoratives : à l'école Saint-Jean-de-Béthune à Versailles (Yvelines), à l'école libre des Sciences Politiques de Paris (7e) et au Panthéon (5e) sur la plaque érigée en l’honneur des écrivains morts pour la France.
Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P452425 ; EC (Paris) ; G. Bourdin, Les 500 déportés de l’Orne, p. 84-85 ; kz-gedenkstaette-neuengamme.de, memorialgenweb.org
Tristan Rondeau
Mots-clés :
- 29-8-1919
- Paris, Seine
- Couterne, Orne
- 10-6-1944
- Le Mans, Sarthe
- Le Mans, Sarthe
- Angers, Maine-et-Loire
- Belfort, Territoire de Belfort
- Neuengamme (43867)
- Wilhelmshaven (43867)
- 7-4-1945
- Lüneburg, Allemagne




