
FROTTÉ Charles, Louis, Arthur, de
Né le 6 juillet 1921 à Paris (16e) ; domicilié à Paris (16e) et à Couterne (Orne) ; déporté le 6 avril 1944 à Mauthausen ; décédé le 8 juillet 1944 à Melk (Autriche).
FROTTÉ Charles, Louis, Arthur, de // Naissance : 6-7-1921 à Paris (Seine) ; Domicile : Paris Seine () ; Repression : Déporté le 6-4-1944 à ; 8-7-1944 à Melk (Allemagne) ; Décédé
Fils du marquis Henri, François, Robert de Frotté et de Juliette, Marie, Françoise comtesse d’Ursel, Charles de Frotté est étudiant et réside chez ses parents au 124 rue de la Faisanderie à Paris (16e) et se rend régulièrement au château familial situé à Couterne dans l’Orne.
Étudiant à l'école Stanislas à Paris (6e) en 1941 et 1942, il est candidat au concours d'H.E.C. Appelé au STO en 1943, il
refuse de rejoindre l’Allemagne et entre alors en résistance au sein de l’OCMJ, branche
étudiante du mouvement OCM, à partir de mars ou d’octobre 1943 selon les sources.
Il se voit confier l'organisation d’un maquis et d’un groupe de combat de 250 à 300
hommes dans le secteur de Couterne mais le projet ne sera pas mis à exécution faute
de temps. Son frère aîné Jean de Frotté
s’engage également dans la Résistance au sein du réseau Comète-Évasion sous le pseudonyme
de « Blondel ».
Charles de Frotté devient un des membres du réseau de renseignements Orion sous les ordres du capitaine Biaggi qui le dirige avec Robert Le Balle, Michel Alliot et Xavier Escartin. Infiltré par un agent de la Sipo-SD, le réseau tombe avec l’arrestation le 13 décembre 1943 de ses dirigeants à l’exception de Robert Le Balle. L’Ornais Henry-Jean Roulleaux-Dugage, élève officier de l'École Navale, et son ami de Charles de Frotté, tous deux membres du réseau, sont interpellés le même jour. Enfermés au siège de la Gestapo rue des Saussaies (8e), ils sont interrogés par les services de Pierre Bonny. Tous sont ensuite internés à la prison de Fresnes.
Le 15 mars 1944, Charles de Frotté est transféré au camp de transit de Royallieu à Compiègne (mle 29 869). Le 6 avril, il est déporté aux côtés de Xavier Escartin et de Michel Alliot au KL de Mauthausen où il devient le matricule n°62 335. Henry-Jean Roulleaux-Dugage est libéré au bénéfice du doute et après l’intervention de son père, Georges-Henri Roulleaux-Dugage, député de l’Orne depuis 1933. Le 21 avril, Charles de Frotté est affecté au Kommando de Melk où les détenus travaillent au projet « Quartz » visant à construire une usine souterraine de roulements à billes pour la firme Steyr, Daimler et Puch. Le 8 juillet 1944 au matin, Charles de Frotté est tué lors du bombardement du camp.
Son nom figure sur le monument aux morts de Couterne et sur une stèle inaugurée en son honneur et en celui de son frère Charles également mort en déportation, placée dans le cimetière de la commune. Il est aussi inscrit sur le monument aux morts des anciens élèves et professeurs du Collège Stanislas et sur plusieurs plaques commémoratives : au collège de Domfront (Orne) en souvenir des anciens élèves de l’établissement morts en 1939-1945 ; à l'école Saint-Jean-de-Béthune à Versailles (Yvelines).
Sources : Archives Arolsen ; SHD-Caen : 21P452425 ; EC (Paris) ; F. Roland-Jacquelin, biographie des victimes de l’Occupation allemande de 1939 à 1944, 1948, p.14 ; monument-mauthausen.org, memorialgenweb.org
Sébastien Beuchet
Mots-clés :
- 6-7-1921
- Paris, Seine
- Paris, Seine
- Couterne, Orne
- 13-12-1943
- Paris, Seine
- Fresnes, Seine
- Compiègne, Royallieu, Oise (29869)
- Mauthausen (62335)
- Melk
- 8-7-1944
- Melk, Allemagne




