AUBIN Robert, Alphonse, Henri

AUBIN Robert, Alphonse, Henri // Naissance : 6-1-1905 à Aubigné-Racan (Sarthe) ; Domicile : Alençon Orne () ; Repression : Déporté le 15-7-1944 à  ;  ; Rescapé Lübeck Allemagne

Ingénieur, Robert Aubin a créé son entreprise de travaux publics spécialisée dans les travaux d’électrification. Marié, il vit avec sa femme dans la commune de Fontenai-sur-Orne dont il est maire depuis 1935.

Mobilisé en 1940 au sein du 104e régiment d’infanterie d’Argentan, il participe aux combats de la bataille de France. De retour dans l’Orne après sa démobilisation, il devient l’un des pionniers de la Résistance dans le département. Membre de l’OCM et de son réseau de renseignements Centurie dès juillet 1942, il est chargé de les développer et de les organiser dans le secteur d’Argentan avec son adjoint Joseph Onfray . Il est ensuite nommé chef départemental sous les pseudonymes de « Jonquet » et de « Chanteloup ». De plus, il développe avec Édouard Paysant  le BOA dans l’Orne pour réceptionner les parachutages.

Impliqué avec d’autres résistants, dont le gendarme Francis Collet , dans le sauvetage de l’équipage canadien d’une forteresse volante abattue à Belfonds (Orne) le 4 juillet 1943, la Gestapo prend conscience de l’organisation et de l’efficacité de la Résistance dans le département.

Son arrestation a lieu le 3 novembre 1943 à Alençon, à la suite de la découverte d’une boîte aux lettres du mouvement par le SD à Paris. Son nom se trouvait dans un des courriers de la boîte. Son adjoint, Joseph Onfray, est arrêté le même jour à Evreux et Odette Duchez  le lendemain à Alençon.

Interné dans la capitale ornaise du 3 novembre au 17 avril 1944, Robert Aubin est transféré à Compiègne avant d’être de nouveau interné à Alençon du 20 mai au 1er juillet. De retour à Compiègne (mle 43 239), il est déporté à Neuengamme le 15 juillet 1944 où il devient le matricule 37 318. Le 20 avril 1945, il est évacué vers la baie de Lübeck et enfermé dans un des bateaux au large de la rade. Le 1er mai, il est libéré par la Croix-Rouge suédoise du comte Bernadotte qui a pu négocier la libération de certains déportés, notamment francophones.

Emmené en Suède où il est soigné, il est rapatrié en France le 28 juin 1945.

Après-guerre, il prend la direction de l’union départementale des combattants volontaires de la Résistance et ce jusqu’à son décès le 8 août 1977 à Fréjus (Var). Une salle polyvalente porte son nom à Fontenai-sur-Orne et une plaque commémorative a été apposée sur le parking de la République à Argentan.

Sources : Archives Arolsen ; SHD-Caen : 21P699850 ; AERI, La Résistance dans l’Orne, cédérom ; Robert Aubin (1905-1977), Ouest- France, 13 mai 2014.

Laurence Papin