DEFORGES Pierre, Julien

DEFORGES Pierre, Julien // Naissance : 12-10-1898 à Préaux (Mayenne) ; Domicile : Le Châtellier Orne () ; Repression : Déporté le 2-9-1943 à  ;  ; Décédé

Pierre Deforges est le fils de Joseph Deforges, domestique et de son épouse née Élise Ruault, journalière. Célibataire, il exerce la profession d’ouvrier-serrurier. Selon sa sœur, il aurait voulu échapper au travail forcé en Allemagne. C’est pourquoi il quitte son domicile le 5 juin 1943, accompagné de Pierre Fleuriet  de Saint-Georges-des-Groseillers (Orne). Toutefois les deux hommes lourdement chargés de valises pleines de vivres sont arrêtés par la Feldgendarmerie le 7 juin dans le train à Tarascon (Ariège) à environ trente kilomètres de la frontière espagnole qu’ils veulent franchir pour rejoindre les FFL en Afrique du Nord. Il est très probablement interné à la prison de Toulouse (Haute-Garonne) avant d’être transféré au camp de Royallieu (mle 16 177) à Compiègne (Oise). Il envoie de là le seul et unique courrier adressé à sa sœur. Le 2 septembre 1943, les Allemands déportent Pierre Deforges au KL de Buchenwald (mle 20 685) près de Weimar en Thuringe avec un convoi de 943 hommes.

[18678Arrivé le 4 septembre 1943, il déclare le métier d’électricien lors de sa quarantaine en sachant que ces « spécialistes » sont généralement moins mal traités. Le 26 septembre 1943, il est affecté au Kommando Dora où les conditions de détention et de travail sont abominables dans les tunnels qui doivent abriter l’usine d’assemblage des fusées A4-V2, la Mittelwerk. Malade et épuisé, Pierre Deforges est jugé « inapte au travail » aux yeux des Nazis. Il est expédié en conséquence au Sterbelager de Lublin-Majdanek en Pologne annexée avec le deuxième convoi d’un millier d’hommes à la date du 6 février 1944.

Pierre Deforges y disparaît dans le plus extrême dénuement, privé de soins et de nourriture. Un acte de disparition est adressé à la demande de sa sœur le 3 juillet 1947.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen ; 21P441566 ; Liste de l’Amicale de Buchenwald ; EC (Préaux) ; Thiery L. (dir.), Livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p. 626

Bernard Doncker