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DEFRANCE André, Louis, Gustave

Photo : ONaCVG

DEFRANCE André, Louis, Gustave

Né le 18 décembre 1908 à Cherbourg (Manche) ; domicilié à Equeurdreville (Manche) ; déporté le 27 avril 1944 à Auschwitz ; rescapé.

DEFRANCE André, Louis, Gustave // Naissance : 18-12-1908 à Cherbourg  (Manche) ; Domicile : Equeurdreville  Manche () ; Repression : Déporté le 27-4-1944 à  ;  ; Rescapé Regensburg Allemagne

Chaudronnier en cuivre à l’arsenal de Cherbourg, André Defrance épouse Juliette Munsch le 31 mars 1934 à Equeurdreville, où le couple réside 29 bis rue Goueslain. Ils ont un fils, André-Claude, né en 1936. André Defrance est un militant communiste actif. Sitôt revenu dans le Cotentin après sa démobilisation, il organise en septembre 1940 la reconstitution clandestine du Parti communiste. De nombreux camarades le rejoignent comme Emile Pinel Lien interne, Ange Leparquier Lien interne, Jean Lamotte ou la famille Hilliou. André Defrance assure lui-même les liaisons en compagnie de son épouse Juliette, institutrice, réfugiée au Moulin de Gonneville, à Bricquebec, où est entreposé le matériel de propagande, et où se rencontrent des militants. Des sections sont constituées à Saint-Michel-de-Montjoie, Coutances, Granville, Equeurdreville.

À la fin du mois de mai 1941, André Defrance organise une grève unanimement suivie par les charpentiers du camp d’aviation de Gonneville-Maupertus, afin d’appuyer celle des mineurs du Nord et du Pas-de-Calais. Il s’agit en outre de distribuer le journal syndical clandestin La vie ouvrière. Avec la création du Front national, André Defrance est nommé commissaire militaire régional chargé d’organiser et de coordonner l’action dans la Manche, l’Oise et la Seine-Inférieure. La structure ne se met en place qu’en juillet car de nombreux militants ont été arrêtés après le déclenchement de l’attaque allemande contre l’Union soviétique le 22 juin 1941. André Defrance continue inlassablement son activité de recrutement. Dans la région de Granville, il prend contact avec Victor Francolon Lien interne qui constitue un groupe autour de Carolles et Saint-Pair-sur-Mer.

Après les arrestations frappant les militants communistes au cours du mois de septembre 1941, André Defrance met en place avec Emile Pinel Lien interne et Roger Bastion Lien interne, nouveau responsable départemental, la structure en triangle. Il s’agit d’une structure cloisonnée de trois membres, chacun ayant une fonction bien précise et indépendante des autres. André Defrance ne se contente plus de la propagande. Il cherche aussi à développer l’action armée par une organisation spéciale (OS), futur FTP. À cet effet, il parcourt sans relâche le département. Il prend contact avec Arsène Paris de Saint-Michel-de-Montjoie, et Roger Le Cann à Villedieu. À la fin de l’année 1941, malgré les arrestations, le Front national est bien implanté dans la Manche.

Le mouvement a une activité double : propagande et hébergement des dirigeants ayant choisi la clandestinité. En janvier 1942, André Defrance réussit à cacher, au moulin de Gonneville, des armes, une machine à écrire et des tracts. En juin 1942, il est nommé responsable du Front national dans l’Oise puis dans la Seine-Inférieure à partir du mois de décembre. Il mène de nombreux coups de main notamment le 31 octobre 1943 contre le cinéma « Cinédit » au Havre. En décembre 1943, il est nommé commissaire militaire de la région basco-landaise et établit son PC à Peyrehorade (Landes), à l’hôtel « La Roseraie ».

André Defrance est arrêté le 16 janvier 1944 par la Gestapo dans le train Bordeaux-Tarbes au retour d’une mission à Tours auprès du chef d’un maquis mobile. Appréhendé en même temps que deux jeunes Français et deux jeunes Hollandais cherchant à passer la frontière espagnole, il peut se mêler au groupe. Il est interné à Biarritz (Maison Blanche), puis au fort du Hâ à Bordeaux, fin février, avant de gagner début avril le camp de Royallieu à Compiègne (mle 30 927).

André Defrance est déporté le 27 avril 1944 au sein du « convoi des tatoués » à Auschwitz, où il arrive le 30 avril (mle 185 396). Le 12 mai, il fait partie des déportés transférés à Buchenwald, où il est enregistré deux jours plus tard (mle 53 348). Le 25 mai, c’est un nouveau départ, pour Flossenbürg cette fois. Il y est enregistré le lendemain sous le matricule 9 588. Il reste au camp central, affecté à l’atelier Messerschmitt. Evacué le 19 avril 1945, André Defrance parvient à s’évader dans la nuit du 25 avril. Réfugié dans une grange, épuisé, il est libéré 48 heures après par les Américains et hospitalisé à Regensburg. Le 20 mai 1945, il est rapatrié par le centre d’accueil de Longuyon.

À son retour, André Defrance est réintégré à l’arsenal mais, compte-tenu de son état de santé précaire, il est dans l’incapacité de reprendre le travail en atelier. Il a un second fils, Jean-Claude, en 1946. Il meurt le 9 juillet 1952 à Cherbourg, âgé de 43 ans seulement.

En 2009, la mairie d’Equeurdreville-Hainneville rend hommage au couple Defrance en donnant leurs noms à une allée arborée proche de l’Agora. Elle est ornée depuis 2011, à l’une de ses extrémités, de leurs bustes, œuvre de l’artiste Xavier Gonzalez.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : Au 1/1, Bu 3/12, Bu 7/3, Bu 10/17 à 20, 21P630525 ; AD50 : 129J29, fonds Marcel Leclerc, Front national et FTP ; ODAC50 : dossier CVR André Defrance ; asso-flossenburg.com

Michel Boivin

Mots-clés :

Déporté
  • 18-12-1908
  • Cherbourg , Manche
  • Equeurdreville , Manche
  • Peyrehorade, Landes
  • 16-1-1944
  • Bordeaux , Gironde
  1. Salies-de-Béarn, Basses-Pyrénées
  2. Biarritz, Maison Blanche, Basses-Pyrénées
  3. Bordeaux, Fort du Hâ, Gironde
  4. Compiègne, Royallieu, Oise (30927)
27-4-1944, I.206
  1. Auschwitz (185396)
  2. Buchenwald (53348)
  3. Flossenbürg (9588)
Rescapé
  • 27-4-1945
  • Regensburg, Allemagne
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