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DÉROU Paul, Désiré, Henri

Né le 19 juin 1883 à Bretteville-sur-Laize (Calvados) ; domicilié à Bernay (Eure) ; déporté à Buchenwald le 15 août 1944 ; décédé le 28 septembre 1944 à Buchenwald.

DÉROU Paul, Désiré, Henri // Naissance : 19-6-1883 à Bretteville-sur-Laize (Calvados) ; Domicile : Bernay Eure () ; Repression : Déporté le 15-8-1944 à  ; 24-9-1944 à Buchenwald (Allemagne) ; Décédé

Originaire du Calvados, Paul Dérou s’était marié en Seine-Inférieure à Eu en 1924 et s’était installé dans l’Eure, à Bernay, où il occupait depuis son arrivée la fonction de principal du collège de la ville. D’après un témoignage tardif, Paul Dérou aurait eu une altercation avec le directeur de la Banque de France au sujet des Allemands et de la Collaboration. En réalité, il est déjà surveillé par les autorités d’occupation – son nom figure sur une liste d’ennemis potentiels du Reich – le proviseur aurait refusé l’entrée de son établissement à des soldats allemands alors que les enfants d’une famille juive, les Lévy, y étaient présents. Quoi qu’il en soit, Paul Dérou est connu des services de police pour son attitude antiallemande et c’est à ce titre qu’il est interpellé par la Feldgendarmerie le 10 juin 1944, comme d’autres Bernayens : Bernard Gombert Lien interne instituteur au collège et Robert Basset Lien interne, résistant du CND, arrêté une première fois en novembre 1943, Marcel Lehue Lien interne et Guy Pépin Lien interne.

À une date inconnue, les autorités allemandes le transfèrent la prison de Fresnes dont il part le 15 août 1944 pour la gare de Pantin avec ses camarades. Une quarantaine d’Eurois se trouvent dans ce convoi à destination du KL de Buchenwald. Ils arrivent cinq jours plus tard, le 20. Peut-être au vu de son âge ou de son état de santé, Paul Dérou est maintenu au camp principal. Sous le matricule 76 952, il meurt peu de temps après sa déportation, le 28 septembre 1944. Robert Basset se souvient lors d’un discours en son souvenir de la dernière fois qu’il l’a vu, peu de temps avant son décès : « Une angine diphtérique se déclare. ‶Bénigne ″ selon le médecin SS. Mais la gorge s’obstrue, il étouffe, il est fiévreux… Un médecin français obtient son admission au Revier mais il faut attendre trois heures, sans manteau sous la pluie. […] Paul Dérou se sent perdu. Il pleure. Le malade étreint son ami… Tu diras à ma femme et à Madé que ma dernière pensée est pour elles ».

À Bernay, une place porte son nom ainsi qu’une stèle : « À la mémoire de Paul Dérou, principal du collège, mort en déportation à Buchenwald le 28 septembre 1944 ». Il figure aussi sur le monument aux morts de la ville, à Saint-Étienne-l’Allier sur le monument commémoratif de la Résistance et au mémorial de Buchenwald, à Weimar, en Allemagne.

Sources : SHD-Caen : 21P442942 ; EC (Bretteville-sur-Laize) ; J. Papp, Mémoires de la Seconde guerre mondiale dans l’Eure, p. 195-196 ; E. Vadez, « Un martyr de Buchenwald, Paul Dérou », L’Éveil de Bernay, ca 1945.

Françoise Passera

Mots-clés :

Déporté
  • 19-6-1883
  • Bretteville-sur-Laize, Calvados
  • Bernay, Eure
  • 10-6-1944
  • Bernay, Eure
  1. Bernay, Eure
  2. Evreux, Eure
  3. Fresnes, Seine
15-8-1944, I.264
  1. Buchenwald (76952)
Décédé
  • 24-9-1944
  • Buchenwald, Allemagne
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