BASSET Paul dit Robert

BASSET Paul dit Robert // Naissance : 9-7-1894 à La Lande (Eure) ; Domicile : Bernay Eure () ; Repression : Déporté le 15-8-1944 à  ;  ; Rescapé Buchenwald Allemagne

C’est en qualité de radiotélégraphiste lors de la Première Guerre mondiale qu’il participe à de nombreux combats, notamment à Verdun où il est gazé. À son retour, il devient instituteur puis directeur de l’école Jules Ferry à Bernay. Marié, il est père de deux fils Jacques « Schugo » et Jean « Pascal » avec lesquels il s’engage dans la Résistance en décembre 1941 avec le réseau Confrérie Notre-Dame (CND) Castille. Surnommé « Pommier », il fait du renseignement, à la façon du « père tranquille », depuis la mansarde de son école située 21 rue de Morsan qu’il met à la disposition d’un radio du réseau.

L’arrestation du chef radio de la CND à Paris repéré par goniométrie entraîne de nombreuses arrestations dans l’Eure. De retour d’un court séjour à Londres, Paul Basset est arrêté avec son fils Jean par la Feldgendarmerie avec d’autres membres du réseau dont son chef Gaston Folloppe , Gabriel Vallée  et Françoise Hervieu , le 11 novembre 1943. Malmené lors d’interrogatoires musclés, il est cependant relâché le 22 novembre faute de preuves suffisantes.

Le 10 juin 1944, il est interpellé de nouveau à Bernay avec cinq hommes dont Bernard Gombert , Marcel Lehue  et Paul Dérou , le principal du collège. Il est incarcéré à Évreux, à Brézolles (Eure-et-Loir) puis à Fresnes. Le 15 août 1944, il est déporté à Buchenwald (mle 76934) depuis la gare de Pantin avec le dernier convoi composé de 1653 hommes et 555 femmes. Il est détenu au Block 61 avant d’être envoyé au Tunnel de Dora. Il passe très brièvement par le Kommando d’Ellrich puis, jugé « inapte au travail » par les Nazis, il est renvoyé à Buchenwald où il rejoint « le comité clandestin des intérêts français » dirigé par le professeur Alfred Balachowsky. Son action vise à repérer les installations défensives qui devront faire l’objet des premiers bombardements alliés lors de la libération.

Il est libéré le 11 avril puis rapatrié en France le 18 avril, durement éprouvé, ne pesant plus que 39 kilos. Selon ses proches, il doit sa survie à son intense activité intellectuelle sans cesse manifestée sous diverses formes. Après avoir occupé le poste de président de la FNIR de l’Eure, Il décède le 20 novembre 1949 à Bernay des séquelles de sa détention dans les camps nazis.

Sources : Livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p.107

Bernard Doncker