
Photo : AP Devouassoud
DEVOUASSOUD Pierre, Armand
Né le 9 février 1921 à Paris (18e) ; domicilié à Paris (16e) ; fusillé le 12 avril 1941 à Montebourg (Manche).
DEVOUASSOUD Pierre, Armand // Naissance : 9-2-1921 à Paris (Seine) ; Domicile : Paris Seine () ; Repression : Fusillé le 12-4-1941 à Montebourg (Manche) ; Décédé
Fils unique, Pierre Devouassoud réussit le concours de sous-officier de l’armée de
l’Air en septembre 1939. Il est affecté à l’Ecole élémentaire de pilotage de Saint-Brieuc
(EEP) dans les Côtes-du-Nord. Démobilisé depuis Agen en août 1940, il retourne à Paris
comme Louis Delabruyère
avec lequel il projette de rejoindre l’Angleterre. Pour ce faire, il reprend contact
avec son instructeur et ami à l’EEP, le sergent-chef Jean Dorange
et gagne la Bretagne début janvier 1941. Sept élèves pilotes de l’EEP de Saint-Brieuc
et un technicien aéronautique les rejoignent.
Pierre Devouassoud est le principal financeur, grâce à l’aide de sa mère, Arthémise, du bateau acheté fin janvier 1941 à un marin-pêcheur de Saint-Malo : le Buhara, cotre de 9 mètres échoué au fond de la baie de la Fresnaye.
Le 12 février 1941 par une « nuit longue », ils sont 15 à embarquer vers 20h30 depuis la baie de La Fresnaye (dont quatre habitants de Dinard). Du fait de plusieurs avaries, le Buhara prend du retard et est arraisonné le 13 vers 11h du matin par un patrouilleur allemand. L’équipage a pu passer par-dessus bord les armes et une valise de documents confiée à Pierre Devouassoud. Conduits à la prison maritime de Cherbourg après une étape par Guernesey, ils sont interrogés les premières nuits par l’Abwehr puis transférés le 3 mars à la prison de Saint-Lô. Pierre Devouassoud est placé à l’écart de ses camarades.
Le procès se déroule du 19 au 20 mars pour « intelligence avec l’ennemi » devant le
tribunal militaire de la Feldkommandantur 722. Considérés avec Jean Dorange
comme les « âmes » du projet, ils sont condamnés à mort tandis que leurs camarades
sont condamnés à la détention à perpétuité en Allemagne, à l’exception du plus jeune
d’entre eux.
La demande de grâce est refusée le 7 avril à Berlin par l’Oberkommando des Heeres. Le 11 avril, Pierre Devouassoud et son camarade sont transférés à l’abbaye de Montebourg pour y passer leur dernière nuit. Ils sont fusillés le lendemain au petit matin et enterrés de façon anonyme dans une fosse creusée dans le cimetière d’Ozeville (Manche).
Quant à Arthémise Devouassoud, elle est arrêtée à Paris le 3 avril 1941. Elle est incarcérée à la prison du Cherche-Midi puis transférée à Saint-Lô et condamnée par le même tribunal que son fils le 17 mai 1941 à une peine de 3 ans de travaux forcés. Elle est déportée depuis la prison de Troyes le 18 juillet 1943 et emprisonnée à la prison de Lübeck via Freiburg. De retour dans son foyer en septembre 1943, Arthémise Devouassoud n’accepte qu’à la Libération la réalité de l’exécution de son fils. Elle obtient alors que Pierre et Jean Magloire Dorange soient inhumés ensemble au cimetière d’Orglandes (Manche) où réside sa famille.
Le nom de Pierre Devouassoud figure sur la stèle érigée à Montebourg sur le lieu de l’exécution. Dans l’abbaye, deux vitraux à l’effigie des jeunes gens ont été posés en 2008. Il est gravé sur le monument aux morts d’Orglandes et sur une plaque dans l’église du village. Par ailleurs, une rue à son nom traverse les communes de Orglandes, Etienville et Hautteville-Bocage dans le Cotentin. Il est également inscrit sur le monument départemental de Saint-Lô, sur celui dédié aux Évadés de 1941 sur la pointe de l’Isle à Saint-Cast-le-Guildo (Côtes-d’Armor) et sur la plaque apposée à Port-Nieux (Plévenon, Côtes-d’Armor) pour le 60e anniversaire du départ.
Sources : AN : F/60/1570, AJ/40/1357 ; SHD-Caen : 21P119329, 21P634554, 21P634555 ; SHD-Vincennes : GR16P182974, GR16P182976, GR28P8629 ; memorialgenweb.org
Isabelle Neuschwander
Mots-clés :
- 9-2-1921
- Paris, Seine
- Paris, Seine
- 13-2-1941
- En Mer
- Cherbourg, Prison maritime, Manche
- Saint-Lô, Manche
- 12-4-1941
- Montebourg, Manche




