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DORANGE Jean, Magloire, André

Photo : AP Dorange

DORANGE Jean, Magloire, André

Né le 17 novembre 1911 à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; domicilié à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord) ; arrêté le 13 février 1941 en mer au large de Cherbourg (Manche) ; fusillé le 12 avril 1941 à Montebourg (Manche).

DORANGE Jean, Magloire, André // Naissance : 17-11-1911 à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; Domicile : Saint-Brieuc Côtes-du-Nord () ; Repression : Fusillé le 12-4-1941 à Montebourg (Manche) ; Décédé

Issu d’une ancienne famille bretonne, Jean Dorange, passionné par l’aviation, est sergent-chef lors de la déclaration de guerre. Alors qu’il désirait monter au combat immédiatement, il est affecté comme instructeur à l’Ecole élémentaire de pilotage de Saint-Brieuc (EEP) dans les Côtes-du-Nord. Il y retrouve d’anciens élèves de la section d’aviation populaire de Saint-Brieuc, comme Robert Laruelle Lien interne, et fait la connaissance de ses futurs compagnons de départ, en premier lieu Pierre Devouassoud Lien interne. Démobilisé depuis l’Algérie, il retourne à Saint-Brieuc et renoue contact avec ce dernier afin d’étudier les possibilités de rejoindre les Forces françaises libres en Angleterre. Le projet se concrétise en janvier 1941 autour de sa personnalité charismatique et rassemble à ses côtés neuf élèves pilotes de l’EEP et un technicien aéronautique.

Le 12 février 1941 par une « nuit longue », ils sont 15 à embarquer vers 20h30 depuis la baie de La Fresnaye (dont quatre habitants de Dinard). Du fait de plusieurs avaries, le Buhara prend du retard et est arraisonné le 13 vers 11h du matin par un patrouilleur allemand. L’équipage a pu passer par-dessus bord les armes et une valise de documents. Conduits à la prison maritime de Cherbourg après une étape par Guernesey, ils sont interrogés les premières nuits par l’Abwehr puis transférés le 3 mars à la prison de Saint-Lô.

Le procès se déroule du 19 au 20 mars pour « intelligence avec l’ennemi » devant le tribunal militaire de la Feldkommandantur 722. Considérés comme les « âmes » du projet, Jean Dorange et Pierre Devouassoud Lien interne sont condamnés à mort et leurs camarades à la détention à perpétuité en Zuchthaus, à l’exception du plus jeune d’entre eux. Isolés à partir de ce moment, ils pourront néanmoins faire parvenir au groupe une lettre d’adieu. Leur demande de grâce est refusée le 7 avril à Berlin par l’Oberkommando des Heeres. Le 11 avril, Jean Dorange et Pierre Devouassoud Lien interne sont transférés à l’abbaye de Montebourg pour y passer leur dernière nuit. Ils sont fusillés le lendemain, au petit matin, et enterrés de façon anonyme dans une fosse creusée dans le cimetière d’Ozeville (Manche). Sur leur tombe commune à Orglandes a été inscrite la devise de Guynemer : « Tant qu’on n’a pas tout donné, on n’a rien donné ».

Le nom de Jean Dorange n’a pas été oublié. Il apparaît en de nombreux lieux, en particulier à Montebourg sur une plaque située sous le porche de l’abbaye et sur le monument érigé dans son parc. Il est gravé sur les monuments aux morts d’Orglandes et de Saint-Brieuc, sur celui dédié aux Évadés de France sur la pointe de l’Isle à Saint-Cast-le-Guildo (ICôtes-d’Armor) ou encore sur la plaque apposée à Port-Nieux (Plévenon, Côte-d’Armor) pour le 60e anniversaire du départ. On peut aussi le lire sur le monument départemental de Saint-Lô. Une rue de Saint-Brieuc porte par ailleurs son nom.

Sources : AN : F/60/1570, AJ/40/1357 ; SHD-Caen : 21P444379 ; SHD-Vincennes : GR16P189522, GR28P8629 ; memorialgenweb.org

Isabelle Neuschwander

Mots-clés :

Fusillé
  • 17-11-1911
  • Rennes, Ille-et-Vilaine
  • Saint-Brieuc, Côtes-du-Nord
  • 13-2-1941
  • En Mer
  1. Cherbourg, Prison maritime, Manche
  2. Saint-Lô, Manche
Décédé
  • 12-4-1941
  • Montebourg, Manche
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