POIRIER Marie-Thérèse

POIRIER Marie-Thérèse // Naissance : 25-7-1916 à Villiers-sous-Mortagne (Orne) ; Domicile : Le Fidelaire Eure () ; Repression : Déportée le 20-3-1945 à Amstetten (Autriche) ; Décédée

Fille de Alphonse Poirier, journalier et d’Eloïse Pitois, sans profession, la jeune Marie-Thérèse Poirier se marie à 18 ans à Le Fidelaire dans l’Eure, en 1938, avec André Ducy . Cultivatrice comme son époux, le couple a cinq enfants, dont le dernier n’a pas encore un an. Elle est arrêtée par les autorités allemandes le 8 janvier 1942 vraisemblablement par représailles suite à l’évasion de son mari de la prison d’Évreux, quelques jours avant son jugement pour détention d’armes. Il expliqua après la guerre que les Allemands lui avaient déclaré que son épouse était à l’origine de sa seconde arrestation, en leur donnant l’endroit où il avait caché un fusil de chasse et deux mousquetons dans son grenier ainsi qu’un dépôt d’armes qu’il avait constitué avec Fernand Rhin .

Quoiqu’il en soit, la jeune mère de famille est arrêtée et déportée Nacht und Nebel , mesure de répression qui vise à déporter les inculpés sur le territoire du Reich pour les juger et les incarcérer sans qu’aucune nouvelle ne soit transmise aux familles. C’est ainsi qu’à une date inconnue, elle est emprisonnée près de Breslau, à la prison de Kreuzburg, en attente d’être jugée à Essen. Son parcours concentrationnaire est mal connu. On ne sait combien de temps elle reste en prison. Mais à la fin du mois de novembre 1944, elle est dirigée vers le KL de Ravensbrück, le camp de concentration des femmes, sous le matricule 89 978 jusqu’au 4 mars 1945 date de son envoi au camp de Mauthausen où elle reste jusqu’au 20 mars. Elle rejoint alors le Kommando d’Amstetten sous le numéro 1 588 où les détenues sont employées au déblaiement des voies ferrées de la gare. Elle décède le jour-même de son arrivée, le 20 mars 1945, victime d’un raid aérien.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P445667, 21P481297; EC (Villers-sous-Mortagne)

Françoise Passera