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DUHALDE Paulette
Née le 23 juillet 1921 à Flers (Orne) ; domiciliée à Flers ; déportée le 8 juillet 1943 ou le 14 juillet 1944 à Aachen ; décédée le 24 avril 1945 à Ravensbrück.
DUHALDE Paulette // Naissance : 23-7-1921 à Flers (Orne) ; Domicile : Flers Orne () ; Repression : Déportée le 8-7-1943 à ; 24-4-1945 à Ravensbrück (Allemagne) ; Décédée
Paulette est la fille unique d’Édouard et Renée Duhalde qui tenaient un café et une auto-école place du Marché à Flers. De 1927 à 1937, elle est scolarisée à l’école Notre-Dame. C’est une jeune fille discrète, sérieuse et très pieuse, engagée dans la « Jeunesse étudiante chrétienne » et passionnée par l’histoire nationale. De décembre 1939 à octobre 1940, elle est secrétaire à la Banque de France. Elle travaille ensuite pour un industriel flérois, Alphonse Warrein et revient à la Banque de France en septembre 1942.
Au début de l’année 1941, elle est recrutée dans le réseau de renseignement de l’Armée
de l’Air (SR-Air) par le chef du secteur Normandie, Louis Esparre
, ingénieur des Ponts et Chaussées dans l’Orne. Ce dernier, inquiété par l’arrestation
de certains de ses correspondants parisiens, quitte la Normandie pour Perpignan, à
la fin de l’année 1941. Il est remplacé par Robert Jeanne, instituteur à Versailles
et lieutenant de réserve dans l’Armée de l’Air.
Dans le réseau, Paulette est agent de liaison, sous le pseudonyme « La fée » ou « Lafay » : pendant presque deux ans, sans que ses parents l’apprennent, elle transporte des documents et des courriers à Alençon, Vire, Caen et Paris. Mais elle produit aussi des rapports sur les mouvements des troupes et de l’aviation ennemies. Malheureusement, au cours de l’année 1942, le réseau est infiltré par un agent du SD et tous ses membres sont bientôt arrêtés. Le 9 décembre, un policier allemand vient arrêter Paulette à la Banque de France tandis qu’un autre perquisitionne le bar familial. Paulette, sans perdre son sang-froid, parvient à confier à une collègue son sac à main qui contient un relevé de la côte de Granville. Elle réussit également à demander à une voisine d’aller enlever dans sa chambre un petit coffre contenant d’autres documents. Malgré tout, le jour même, elle est emprisonnée à la caserne Bonet à Alençon, puis transférée le lendemain à la prison de Fresnes.
Les membres du réseau « Jeanne » y sont jugés par un tribunal militaire allemand au début du mois de mai 1943. La plupart sont condamnés à mort mais Paulette, en raison de son jeune âge est condamnée à cinq ans de travaux forcés. Au procès, elle impressionne ses co-accusés et même les juges allemands par son courage et sa détermination.
La suite des événements est incertaine : selon les synthèses du Service Historique de la Défense, Paulette aurait été déportée en juillet 1943 à la prison d’Aix-la-Chapelle où elle serait restée jusqu’en juillet 1944. Cependant, Paul Labutte affirme qu’elle reste à Fresnes jusqu'en juillet 1944. Il reproduit dans sa brochure un courrier écrit à Fresnes et daté du 30 août 44. Par ailleurs, il cite de nombreux témoignages de ses codétenues qui suggèrent un séjour prolongé à Fresnes où elle était « kalfactor », c'est-à-dire employée à divers travaux qui lui permettaient de circuler dans la prison et de transmettre des informations aux détenues. Tous ceux qui alors ont connue « Jojo » (son surnom en captivité), en France ou en Allemagne, soulignent sa générosité rayonnante, son dévouement et son altruisme. Le 17 juillet 44, elle est transférée dans les prisons de Würzburg, puis celle de Cottbus le 22 et enfin au camp de concentration de Ravensbrück le 21 novembre (matricule 85 283). Paulette est de santé fragile et, malgré sa détermination et le soutien de ses camarades, elle s’affaiblit et meurt au Revier dans la nuit du 23 au 24 avril 1945 des suites d’une pleurésie tuberculeuse.
Le 11 novembre 1950, la place du Marché de Flers est rebaptisée place Paulette Duhalde ; une stèle érigée en 1999 y perpétue son souvenir. Une plaque en sa mémoire figure aussi sur la façade de la Banque de France depuis 1995. La promotion 2011 des Inspecteurs de Sécurité, Défense et de Sûreté Navale est baptisée « Paulette Duhalde ».
Sources : Arolsen ; SHD Caen : 21P176266 ; AERI, La Résistance dans l’Orne, cédérom, 2005 ; Labutte P., Une jeune fille de Flers dans la Résistance, Flers, 1991.
Erwan Cheminel
Mots-clés :
- 23-7-1921
- Flers, Orne
- Flers, Orne
- 9-12-1942
- Flers, Orne
- Fresnes, Prison centrale de Fresnes, Seine
- Aachen
- Würzburg
- Cottbus
- Ravensbrück (85283)
- 24-4-1945
- Ravensbrück, Allemagne




