DURU Amelina, Angèle // Naissance : 21-10-1895 à Bazancourt (Oise) ; Domicile : Malaunay Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 13-5-1944 à  ;  ; Rescapé Sachsenhausen Allemagnee

Les parents de Amélina Duru viennent s’établir comme horlogers au début du XXe siècle, à Le Houlme (Seine-Inférieure) cité industrielle de la vallée du Cailly, au nord de Rouen. C’est dans cette commune qu’elle grandit avec ses sœurs aînées Adelina et Albertine.

En 1916, elle passe avec succès son permis de conduire ce qui lui permet, pendant les deux dernières années de la Première Guerre mondiale, de ramener les blessés du front dans une ambulance.

Le 22 janvier 1919, à Rouen, elle met au monde un fils prénommé Roland et vient habiter la commune voisine de Malaunay où elle travaille comme ouvrière mécanicienne. Amélina ne cache pas ses sympathies communistes ; elle est arrêtée à son domicile, 87 bis route de Dieppe par des policiers français le 27 septembre 1941, le même jour que son fils, Roland Duru , interpellé sur son lieu de travail à Rouen. Elle est condamnée le 15 octobre 1941 pour « activité communiste » par la Section spéciale siégeant à la Cour d’Appel de Rouen à deux ans d’emprisonnement et à 1 200 francs d’amende.

Le 24 janvier 1942, Amélina est transférée à la Maison centrale de Rennes (numéro d’écrou 9 988). Le 14 juillet 1943, elle participe à une manifestation patriotique, ce qui la prive de colis et de parloir. Sa libération est refusée.

Elle est remise aux autorités allemandes le 2 mai 1944 et emmenée par voie ferrée au fort de Romainville (mle 5 259) via la gare Montparnasse.

Le 13 mai 1944, elle est déportée, à partir de la gare de Pantin, au KL Ravensbrück (mle 39 148). Pendant l’été 1944, Amélina est transférée au camp de concentration de Sachsenhausen (mle 2 231) dans un Kommando de Oranienburg ; elle travaille dans l’usine Auer qui fabrique des masques à gaz. Elle est ramenée au camp principal après les bombardements du 15 mars 1945.

Libérée le 14 mai 1945 elle est rapatriée le lendemain par Lille. De retour à Malaunay, Amélina surnommée affectueusement « Della » par ses proches s’investit dans la vie associative et municipale.

Quant à son fils Roland, il a été fusillé le 25 avril 1942 au Mont-Valérien. Amélina Duru décède le 18 décembre 1982 à Bois-Guillaume (Seine-Maritime).

Sources : SHD-Caen : 21P640034 ; AD76 : 51W404, 51W415 ; AD35 : 278W163 ; Archives privées et témoignages de Gladys Dagorne (2020) descendante de Amélina Duru ; Boivin Yves, Les condamnées des Sections Spéciales incarcérées à la Maison Centrale de Rennes, Université de Rennes (2004), disponible sur : portrait-culture-justice.com

Alain Alexandre