EBERHARDT Jacques, Roger

EBERHARDT Jacques, Roger // Naissance : 5-8-1926 à Cailly-sur-Eure (Eure) ; Domicile : Cailly-sur-Eure Eure () ; Repression : Déporté le 6-8-1944 à  ;  ; Rescapé Dachau Allemagne

Jacques Eberhardt est le fils de Roger Louis Eberhardt, 25 ans, sellier-bourrelier, et de Henriette Marie Saillard, née le 22 avril 1907 à Cailly-sur-Eure, où ils se sont mariés le 4 juillet 1925. Célibataire, manœuvre dans une usine au hameau de Crèvecœur, le jeune homme habite chez ses parents à Cailly-sur-Eure.

Probablement dénoncé, il est arrêté par la Feldgendarmerie dans l’usine où il travaille le 16 mai 1944 à Cailly-sur-Eure, en même temps que deux de ses camarades Maurice Lesage  et Bernard Val , pour le même motif : détention d’armes, propagande et résistance. De fait, il est reconnu comme membre du réseau Vengeance depuis septembre 1943. Les armes – il s’agit d’un fusil de guerre MAS 1936 et d’une mitrailleuse MAS 1931 – étaient cachées au lieu-dit La Hurette dans la côte de Cailly. Les trois amis auraient eu l’intention de former un groupe de résistants. Bien que le territoire soit en passe d’être libéré, les trois jeunes hommes sont condamnés à mort par un tribunal siégeant à Évreux ; ils restent à la prison de la ville jusqu’au 26 juillet, date à laquelle ils sont expédiés à Paris à la prison du Cherche-Midi où ils demeurent jusqu’au 6 août. Probablement, grâce à leur jeune âge, les peines sont commuées en travaux forcés. En effet, le 6 août, l’accusé et ses deux camarades prennent le train à la gare de l’Est dans le 24e et dernier convoi « NN », bien que les trois garçons ne relèvent pas de cette procédure. Ils sont dirigés vers le KL de Natzweiler. Immatriculé 22 223, Jacques Eberhardt en part un mois plus tard, le 6 septembre, pour le camp de concentration de Dachau (mle 99 066) mais n’y reste que deux jours. Dès le 8 septembre, il est séparé de ses amis et transféré au Kommando Allach pour une semaine avant d’être affecté à celui d’Haslach-Sportplatz (mle 34 299). Le 16 février 1945, il est intégré au Lommando de Vaihingen avant d’être reconduit à Dachau où il arrive le 6 avril.

Il est libéré le 29 avril et rapatrié le 28 mai vers le centre d’accueil de Mulhouse (Haut-Rhin) où il est hospitalisé jusqu’au 7 juillet en raison de son grave affaiblissement.

Il exerce la profession d’électricien après son retour. Il est décédé à Évreux le 26 mars 2005 à l’âge de 78 ans

Sources : Archives Arolsen ; SHD-Caen : 21P640678 ; SHD-Vincennes : 16P207141 ; AD27 : 2111W35, deces. matchid.io

Bernard Bodinier