LESAGE Maurice

LESAGE Maurice // Naissance : 16-6-1926 à Cailly-sur-Eure (Eure) ; Domicile : Cailly-sur-Eure Eure () ; Repression : Déporté le 6-8-1944 à  ;  ; Rescapé Ebensee Allemagne

Maurice Lesage est le troisième et dernier enfant de Henri Lesage, menuisier chez Hautecoeur à Cailly-sur-Eure, et de Marguerite Lemonnier, originaire de Tourville-la-Campagne (Eure). Le couple se marie en 1927 à Cailly-sur-Eure et a trois enfants : Henriette en 1922, Paul en 1924 et Maurice. Célibataire, le jeune homme habite lui aussi à Cailly-sur-Eure (Eure) où il travaille dans une usine comme ouvrier mécanicien.

Le jeune homme est arrêté le 16 mai 1944 chez ses parents à Cailly-sur-Eure par la Feldgendarmerie, probablement suite à une dénonciation, en même temps que ses camarades Jacques Eberhardt  et Bernard Val . Il est accusé de détention d’armes et de résistance, bien qu’après la guerre, il expliquera qu’il n’en faisait pas partie. Les armes, des fusils de guerre MAS 1936 et une mitrailleuse MAS 1931, étaient cachées au lieu-dit La Hurette dans la côte de Cailly. Les trois amis auraient eu l’intention de former un groupe de résistance. Détenus à la prison d’Évreux, ils sont condamnés à mort par le tribunal militaire mais il semble que la peine ait été commuée en travaux forcés, peut-être en raison du jeune âge des inculpés. Le 26 juillet, ils sont expédiés à Paris à la prison du Cherche-Midi, sous autorité allemande, jusqu’au 6 août. Ce jour-là, ils prennent le train à la gare de l’Est dans le dernier convoi dans lequel une soixantaine d’hommes, sont déportés selon la procédure « NN » bientôt abandonnée. Ils rejoignent le KL Natzweiler (mle 22 223) qu’ils quittent le 6 septembre pour le camp de concentration de Dachau (mle 101 278) avant de rejoindre, dès le 8 septembre, le Kommando Allach. Bernard Val et Maurice Lesage, dont les faits de résistance n’ont pas été prouvés, partent pour le camp de Mauthausen (mle 98 512), puis une semaine plus tard, Maurice Lesage est affecté au Kommando de Melk. Il retrouve son camarade Val au Kommando Ebensee le 23 septembre 1944, destiné à l’enfouissement des sites de production de fusées, menacés par les bombardements alliés. L’armée américaine libère le camp le 6 mai 1945. Le 24 mai 1945, le centre d’accueil de Longuyon (Meurthe-et-Moselle) reçoit ses déclarations avant de passer une visite médicale où l’on détecte son très mauvais état général.

Il meurt en 1955 à Saint-Denis (Seine) où il s’était installé.

Sources : SHD-Caen : 21P562686, Nat 12/5 ; Da 8/9 ; monument-mauthausen.org

Bernard Bodinier