ETTINGER Pinkus

ETTINGER Pinkus // Naissance : 4-10-1889 à Kichinev (Empire russe (Pologne)) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 22-6-1942 à  ;  ; Assassiné

Sa famille fuit probablement le pogrom de 1903 à Kichinev et se réfugie en Turquie d’Asie. Puis Pinkus repart sur les routes, avec son frère Nathan  et en 1907 il arrive à Paris où il vit plusieurs années en exerçant le métier de tailleur. Il y épouse Simonne Hornstein née en 1889 à Roumanoff (Russie), rencontrée sur le chemin de l’exil, qui le rejoint à Paris et lui donne son premier fils Lazare en 1914. En 1915, il s’installe à Rouen, 36 rue Martainville, dans une maison où deux autres enfants grandissent : Maurice né le 1er avril 1916, Hélène née le 26 juin 1920 et où il a son atelier. En 1933, Pinkus et son épouse sont naturalisés français. Le 23 novembre 1940 son épouse décède et au printemps 1941 la législation antisémite lui interdit d’avoir des contacts avec le public et d’exercer son métier. Il vit seul dans sa maison ; son fils ainé Lazare est prisonnier de guerre, Maurice et Hélène vivent à Bernay (Eure). Dans la nuit du 6 au 7 mai 1942 à 21 heures il est arrêté à son domicile par la police française, parce que d’origine juive, lors de la première rafle de 77 Juifs de sexe masculin âgés de 18 à 54 ans dans le « Grand Rouen » et à Elbeuf (Seine-Inférieure). Elle est décidée et préparée depuis plusieurs mois par la section antijuive de la Gestapo de Paris, avec l’aide de la Sipo-SD régionale et l’accord de Berlin. Elle est ordonnée à cette date après un attentat commis le 2 mai sur deux marins allemands mortellement blessés par deux résistants FTP, afin de la faire passer pour un acte de représailles et cacher sa véritable finalité aux Français. Après cinq jours de détention à la maison d’arrêt Bonne-Nouvelle, secteur allemand, Pinkus Ettinger est transféré dans le camp de Drancy où il est interné. Le 22 juin 1942 il est déporté par le convoi n° 3 dans le centre de mise à mort d’Auschwitz où il est assassiné.

Il n’est pas oublié et son nom figure à Rouen sur le mémorial de la synagogue et à Paris sur le Mur des Noms au Mémorial de la Shoah.

Sources : SHD-Caen : 21P448059 ; AD76 : 3352W2, 51W170 ; Bottois, F., De Rouen à Auschwitz les Juifs du « Grand Rouen » et la Shoah 9 juin 1940-30 août 1944, chapitre 10

Françoise Bottois