ETTINGER Nathan

ETTINGER Nathan // Naissance : 20-9-1890 à Kichinev (Empire russe (Pologne)) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 22-6-1942 à  ;  ; Assassiné

Sa famille fuit la Russie effrayée par les persécutions antisémites, notamment le pogrom de Kichinev en 1903 et se réfugie en Turquie d’Asie. Puis Nathan Ettinger repart avec son frère Pinkus  et arrive en 1907 à Paris où le rejoint Hantza Schilmann  rencontrée sur les chemins de l’exil, qu’il épouse quelques années plus tard. En 1915 le couple et Lisa  leur première fille née en 1914 s’installent à Rouen où la famille s’agrandit : trois fils (Albert , Henri , Jacques ) et deux filles (Ida , Odette ) naissent à Rouen et le dernier fils, Maurice  à Mont-Saint-Aignan (Seine-Inférieure), tous Français. Le 11 juillet 1929 Nathan Ettinger est naturalisé ainsi que son épouse. Il est marchand de quatre saisons jusqu’à ce que la législation antisémite lui interdise de faire du commerce au printemps 1941. Sans ressource la vie quotidienne devient très difficile. Dans la nuit du 6 au 7 mai 1942 il est arrêté à son domicile par la police française, parce que né juif, avec trois de ses fils (Albert, Henri et Jacques) et son frère, lors de la première rafle de 77 Juifs de sexe masculin âgés de 18 à 54 ans dans le « Grand Rouen » et à Elbeuf (Seine-Inférieure). Elle est décidée et préparée par la section antijuive de la Gestapo de Paris, avec l’accord de Berlin et l’aide de la Sipo-SD régionale à Rouen. Elle est ordonnée à cette date après l’attentat du 2 mai commis sur deux marins allemands mortellement blessés par deux résistants FTP, afin de la faire passer officiellement pour un acte de représailles. Après cinq jours de détention à la prison Bonne-Nouvelle, secteur allemand, Nathan Ettinger est transféré dans le camp de Drancy où il est interné (mle 70383).

Le 22 juin 1942 il est déporté avec les siens par le convoi n° 3 dans le centre de mise à mort d’Auschwitz où il est assassiné.

Il n’est pas oublié et son nom figure à Rouen sur le mémorial de la synagogue, sur un Pavé de Mémoire posé devant son domicile, 8-10 rue Eau-de-Robec et à Paris sur le Mur des Noms au Mémorial de la Shoah.

Sources : SHD-Caen : 21P448057; Mémorial de la Shoah : L-A 15536 à 15540 ; AD76 : 3352W2, 51W170 ; Holstein, D., Je ne vous oublierai jamais mes enfants d’Auschwitz, p. 22-23 ; Bottois, F., De Rouen à Auschwitz les Juifs du « Grand Rouen » et la Shoah, 9 juin 1940-30 août 1944, ch.10

Françoise Bottois