Télécharger le XML
EUDIER Louis, Arthur

Photo : Musée Auschwitz

EUDIER Louis, Arthur

Né le 20 avril 1903 au Havre (Seine-Inférieure) ; domicilié au Havre ; déporté le 6 juillet 1942 à Auschwitz ; rescapé.

EUDIER Louis, Arthur // Naissance : 20-4-1903 à Le Havre (Seine-Inférieure) ; Domicile : Le Havre Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 6-7-1942 à  ;  ; Rescapé Dachau Allemagne

Enfant, Louis Eudier subit une grave blessure au pied qui lui vaut une amputation des orteils. Charpentier de navire à « La Transat », c’est-à-dire à la Compagnie générale transatlantique, il est au moment des faits ouvrier chez Bréguet, l’usine d’aviation. Il vit 8 rue Eugène Lefèvre au Havre. Grand organisateur des luttes syndicales depuis 1922, il ne renie pas ses convictions sous l’Occupation. En effet, il reconstitue le syndicat des métallos sous sa forme autorisée et développe parallèlement l’action clandestine, appelant au sabotage de la production. Fondateur du Front national havrais, mouvement de résistance proche des communistes, il est harcelé presque chaque jour par la police française. Il est ainsi arrêté le 12 juillet 1941à la permanence du syndicat des marins et conduit à la Gestapo du Havre.

Jugé par le tribunal local à une date inconnue, les archives ne livrent rien de sa peine. Il est néanmoins transféré en août au camp allemand de Compiègne (Oise), le Frontstalag 122 de Royallieu (mle 1 567) où il adhère au Parti communiste clandestin, intégrant un « groupe de trois » avec Gaston Mallard Lien interne et Louis Richard Lien interne. Sélectionné avec un millier d’autres communistes et syndicalistes, et une cinquantaine de Juifs, il est déporté à Auschwitz le 6 juillet 1942 (mle 45 523) avec un autre Normand, Eugène Thépot Lien interne. Il doit travailler à la DAW, une usine d’armement où il se livre à de discrets mais dangereux sabotages. Avec d’autres militants, il met en place un début d’organisation clandestine et essaie d’organiser la solidarité. Il est membre de l’organisation française de résistance à Auschwitz.

Bien que malade du typhus, il est transféré en septembre 1944 au KL Gross Rosen (mle 40 995) où il travaille à l’usine Siemens, puis il est évacué en février 1945 au Kommando d’Hersbruck (mle 84 454) où il doit aller scier des arbres en forêt. Par trois fois, à bout de forces, il échappe aux sélections pour la chambre à gaz en faisant passer sa blessure au pied pour une blessure de guerre et quand, après une évacuation à marche forcée, il arrive à Dachau, il a perdu 50 kg.

Le 29 avril 1945, le KL Dachau est libéré par les troupes américaines. Louis Eudier rentre en France le 16 mai 1945 dans des camions de l’armée Leclerc et retrouve sa famille au Havre.

Dans les années qui suivent son retour, il est rétabli dans ses fonctions à l’Union locale CGT du Havre. Il se consacre à la carrière politique avec succès : élu conseiller général, député et maire adjoint de la ville du Havre. Il a été aussi président de la FNDIRP locale.

Il décède le 1er août 1986 au Havre.

Une rue et une salle municipale du Havre portent son nom.

Sources : SHD-Caen : 21P642591, Eudier L. , Notre combat de classe et de patriotes, 1934-1945, s.d. ; deportes-politiques-auschwitz.fr, mémoirevive.org, maitron.fr

Catherine Voranger

Mots-clés :

Déporté
  • 20-4-1903
  • Le Havre, Seine-Inférieure
  • Le Havre, Seine-Inférieure
  • 12-7-1941
  • Le Havre, Seine-Inférieure
  1. Le Havre, Seine-Inférieure
  2. Compiègne, Royallieu, Oise (1567)
6-7-1942, I.042
  1. Auschwitz (45523)
  2. Auschwitz, II-Birkenau (45523)
  3. Gross-Rosen (40995)
  4. Hersbruck (84454)
  5. Dachau
Rescapé
  • 29-4-1945
  • Dachau, Allemagne
logo de la MRSH de l’université Caen Normandie
logo du laboratoire HisTeMé de l’université Caen Normandie
logo de l’université Caen Normandie
logo de la Fondation Mémoire Déportation