FORTIN Lucien, Maurice

FORTIN Lucien, Maurice // Naissance : 30-3-1921 à Caen  (Calvados) ; Domicile : Caen Calvados () ; Repression : Déporté le 25-6-1943 à  ; 18-2-1944 à Dora (Allemagne) ; Décédé

Lucien Fortin réside au domicile parental 29 rue Saint-Pierre à Caen. Il est garçon livreur. Le 30 mars 1943 selon les témoignages ou le 4 mai selon les sources allemandes, il est arrêté à Caen par la Feldgendarmerie. Il est membre du FN depuis juin 1942, sous les ordres de Gisèle Guillemot , interpellée quelques semaines auparavant. Suite à un attentat manqué contre un train de permissionnaires allemands, en décembre 1942, près du Mesnil-Mauger (Calvados), le mouvement de Résistance subit une vague de répression. Une dizaine de personnes est appréhendée à Lisieux, Dozulé et Caen (Calvados). Certains, jugés par une cour martiale allemande à Paris, seront fusillés. Détenu à la prison caennaise, Lucien Fortin est transféré le 18 juin 1943 au camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu (mle 15 742). « Aso, Dbst, Arb, Fl, asocial, vol, fuite du travail », sont les motifs inscrits par les Allemands sur la liste de départ au Frontstalag 122. Dès le 25 juin, il est en effet déporté en Allemagne. Il fait partie d’un Transport de 999 hommes constitué par les nazis dans le cadre de l’opération Meerschaum visant à déporter 35000 hommes devant travailler à la production de guerre au sein des camps de concentration. Comme les sept convois massifs suivants au départ de Compiègne jusqu’en janvier 1944, celui-ci est dirigé vers Buchenwald. Lucien Fortin arrive au camp le 26 juin (mle 14 525). Les deux semaines de quarantaine écoulées, dès le 9 juillet, il est versé dans le Kommando de Karlshagen (mle 4 711) à Peenemünde en mer Baltique. Il est affecté au montage des fusées A4-V2. Suite au bombardement de cette usine par les Alliés dans la nuit du 17 août 1943, la production est déplacée vers un site souterrain, la colline du Kohnstein, où deux tunnels ont été creusés avant-guerre pour y enfouir des stocks d’hydrocarbures. C’est ainsi que le Kommando de Dora, dépendant de Buchenwald, est créé. Lucien Fortin revient donc dans ce KL le 14 octobre 1943. Il y reçoit un nouveau matricule, 28 178, qu’il conserve à Dora où il arrive le jour même. Le 15 février 1944, il rentre au Revier. Le 18 février, après quatre mois passés dans « l’enfer de Dora », Lucien Fortin décède.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P451088 : Thiery L. (dir.), Le livre des 9000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p. 858

Émilie Rimbot