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FRANÇOIS Jacques, Marie

Photo : ONaCVG

FRANÇOIS Jacques, Marie

Né le 1er août 1913 à Dommartin-lès-Remiremont (Vosges) ; domicilié à Bois-Guillaume (Seine-Inférieure ; déporté le 15 juillet 1944 à Neuengamme ; rescapé.

FRANÇOIS Jacques, Marie // Naissance : 1-8-1913 à Dommartin-lès-Remiremont (Vosges) ; Domicile : Bois-Guillaume Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 15-7-1944 à  ;  ; Rescapé Brezani Tchécoslovaquie

Fils d’un comptable et d’une institutrice, Lorrain de naissance, Jacques François s’est marié à Nancy en 1939 avec Françoise Delivre et a deux enfants. Agrégé d’histoire, son travail le porte en Normandie. Il est nommé au lycée Corneille à Rouen (Seine-Inférieure) en octobre 1941 et habite 7 rue Lemarchand à Bois-Guillaume, petite ville de la banlieue de Rouen. Connu pour ses opinions politiques, proche de De Gaulle, le professeur aurait un enseignement jugé « hostile » au gouvernement et aux Allemands.

Sous surveillance, Jacques François est finalement arrêté par la Gestapo le 8 juin 1944, à son domicile, comme « otage d’honneur », comme son collègue Maurice Reynaud Lien interne. Cette politique répressive mise en œuvre après le Débarquement cible surtout les personnalités suspectes et l’élite locale.

L’otage est d’abord interné à la prison Bonne-Nouvelle jusqu’au 23 juin 1944 avant que les autorités d’occupation décident de son transfert au camp de Royallieu à Compiègne (mle inconnu), antichambre des camps de concentration. Son sort s’évère cependant un peu différent. En effet, à Compiègne, il est affecté au camp C réservé aux otages d’honneur. Le 15 juillet 1944, il est déporté depuis Compiègne à Neuengamme près de Hambourg, avec 350 autres personnalités ainsi privées de leur liberté. Arrivés à Neuengamme le 18 juillet (mle 36 292), tous les déportés du groupe sont enfermés dans une cave. Puis faisant valoir son grade d’agrégé, il est sélectionné comme Prominent (personnalité-otage). À ce titre, il bénéficie d’un régime spécial comprenant l’hébergement dans des Blocks à part et l’exemption de travail. Une vie intellectuelle et des loisirs s’organisent pour combattre l’ennui. Lui-même fait une conférence sur l’histoire de la Tchécoslovaquie. Si les conditions d’existence s’avèrent bien meilleures que celles des déportés, la sous-alimentation, les alertes rendent la vie quotidienne difficile.

Le 12 avril 1945, il est évacué en car par la Croix-Rouge suédoise avec tous les « otages d’honneur ». Après un périple qui aurait dû s’arrêter au KL Flossenbürg, le groupe est conduit à celui de Theresienstadt et hébergé dans la forteresse du camp, du 15 au 27 avril. Il est ensuite transféré au camp de Brezani, près de Prague, où il est détenu du 1er au 8 mai. Le 9 mai 1945, il recouvre la liberté après la capitulation allemande. Il est rapatrié en avion le 18 mai 1945 au Bourget depuis Würzburg, sous l’égide du centre d’accueil des déportés de l’hôtel Lutetia, à Paris.

Après la guerre, il poursuit sa carrière d’enseignant à Nancy (Meurthe-et-Moselle) et devient correspondant départemental du Comité d’histoire de la Seconde Guerre mondiale.

Il est décédé, sur sa terre natale, le 29 novembre 1965 à Villers-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle).

Sources : SHD-Caen : 21P608637 ; AD76 : 51W415, EC (Dommartin) ; M. Reynaud, Potence et pots de fleurs, p. 16, 41, 98, 163, 166, 169 ; B. Luc, Mémoire Vivante, n° 68

Chantal Cormont

Mots-clés :

Déporté
  • 1-8-1913
  • Dommartin-lès-Remiremont, Vosges
  • Bois-Guillaume, Seine-Inférieure
  • 8-6-1944
  • Bois-Guillaume, Seine-Inférieure
  1. Rouen, Prison Bonne-Nouvelle, Seine-Inférieure
  2. Compiègne, Oise
15-7-1944, I.247
  1. Neuengamme (36292)
  2. Theresienstadt
  3. Brezani
Rescapé
  • 9-5-1945
  • Brezani, Tchécoslovaquie
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