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REYNAUD Maurice, Émile

Photo : ONaCVG

REYNAUD Maurice, Émile

Né le 8 novembre 1888 à Nîmes (Gard) ; domicilié à Rouen (Seine-Inférieure) ; déporté le 15 juillet 1944 à Neuengamme ; rescapé.

REYNAUD Maurice, Émile // Naissance : 8-11-1888 à Nîmes (Gard) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 15-7-1944 à  ;  ; Rescapé Brezani Tchécoslovaquie

Agrégé d’anglais, Maurice Reynaud est professeur au lycée Corneille à Rouen à partir de 1919. Il demeure 31 rue du Mont-Gargan avec sa femme, Marion Smith Simson, une Écossaise qu’il a épousée en 1919 et leurs deux enfants, Pierre et Jeanne, nés en 1921 et 1929. Sans doute gaulliste, il rejoint le Front national très tôt. Il devient suspect pour ses liens avec la Grande-Bretagne et des incidents relatés par la police : il aurait dit à une élève le 7 mai 1943 : « Je lève les punitions à l’occasion de la chute de Tunis », et sa fille aurait porté la croix de Lorraine au lycée. Il est arrêté à son domicile le 7 juin 1944 par la Gestapo, comme « otage d’honneur ». Cette politique répressive allemande cible les personnalités locales suspectes et l’élite prévoyant leur déportation en cas de Débarquement. Le professeur est d’abord interné à la prison Bonne-Nouvelle à Rouen jusqu’au 23 juin. Puis il est transféré au camp de Royallieu à Compiègne (mle 42 476) et affecté au camp C. Là, son fils vient à vélo lui porter un colis.

De Compiègne, il est déporté le 15 juillet 1944 au KL Neuengamme, dans un wagon à bestiaux avec une quarantaine d’hommes. Arrivé le 18 juillet (mle 36 291), il est d’abord enfermé dans une cave avec les autres déportés. Puis faisant valoir son grade d’agrégé, il est sélectionné comme Prominent (personnalité-otage). Il bénéficie alors d’un régime spécial comprenant l’exemption de travail, l’hébergement dans des Blocks à part et des avantages matériels. Pour combattre l’ennui, cette élite sociale partage son savoir et organise des distractions. Il donne des cours d’anglais, lit, observe et prend des notes. Il en résulte un ouvrage publié en 1945, où il analyse notamment les effets de la sous-alimentation et l’absurdité de l’univers concentrationnaire. Il est proche de son collègue, Jacques François Lien interne et des leaders du groupe, côtoie Maurice Poissant Lien interneet le docteur Potez Lien interne.

Le 12 avril 1945, il est évacué en car par la Croix-Rouge suédoise avec tous les otages d’honneur. Le groupe est conduit au camp de concentration de Theresienstadt via celui de Flossenbürg et interné dans la forteresse du camp, du 15 au 27 avril. Il est ensuite transféré au camp de Brezani, près de Prague, dont il apprécie le cadre paisible durant la semaine du 1er au 8 mai 1945. La capitulation allemande célébrée avec les maquisards tchèques lui permet de recouvrer la liberté le 9 mai. « Personnalité-otage », il est rapatrié en avion le 18 mai 1945 à l’aérodrome du Bourget depuis Würzburg, sous l’égide du centre d’accueil de l’hôtel Lutetia, à Paris.

Maurice Reynaud est décédé en 1968.

Sources : SHD-Caen : 21P647579 ; AD76 :40W179 ; EC (Nîmes) ; E. M. Reynaud, Potence et pots de fleurs, p.54-60, 154 ; B. Luc, Mémoire Vivante, n° 68 ; Paris-Normandie, 28 déc.1988

Chantal Cormont

Mots-clés :

Déporté
  • 8-11-1888
  • Nîmes, Gard
  • Rouen, Seine-Inférieure
  • 8-6-1944
  • Rouen, Seine-Inférieure
  1. Rouen, Prison Bonne-Nouvelle, Seine-Inférieure
  2. Compiègne, Oise (42476)
15-7-1944, I.247
  1. Neuengamme (36291)
  2. Theresienstadt
  3. Brezani
Rescapé
  • 8-5-1945
  • Brezani, Tchécoslovaquie
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