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POISSANT Marius, Paul, Maurice

Photo : ONaCVG

POISSANT Marius, Paul, Maurice

Né le 20 août 1883 à Estrées-lès-Crécy (Somme) ; domicilié à Rouen (Seine-Inférieure) ; déporté le 15 juillet 1944 à Neuengamme ; rescapé.

POISSANT Marius, Paul, Maurice // Naissance : 20-8-1883 à Estrées-les-Crécy (Somme) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 15-7-1944 à  ;  ; Rescapé Brezani Tchécoslovaquie

Fils d’un instituteur, lui-même ancien instituteur, Marius Poissant, dénommé plus souvent Maurice, est désormais économe à l’hôpital psychiatrique départemental organisé en deux sites, à Sotteville et à Saint-Étienne-du-Rouvray. Le 1er juin 1940, il épouse Suzanne Viel mais le couple, sinistré lors des opérations militaires de la Campagne de France, s’installe au 138, route de Neufchâtel à Rouen. Maire-adjoint depuis 1935 et seul élu à son poste le 9 juin 1940 lors de l’invasion allemande, il est désigné maire de Rouen par les autorités d’occupation. Vichy accepte. Il doit composer avec le Feldkommandant, la Gestapo et le préfet. Homme du Front populaire, radical-socialiste et franc-maçon, il est la cible des partis collaborationnistes.

Avec l’intensification de la répression, il multiplie les interventions et obtient parfois des libérations et des remises de peines. En 1941, il sauve ainsi une quinzaine de lycéens rouennais, un instituteur communiste, Henri Briet Lien interne, Pierre Furet Lien interne... Il tente en vain d’infléchir la politique antisémite. Il concourt à la fabrication de faux papiers. Mais à partir de l’été 1942, avec l’arrivée de Pierre Laval comme chef de gouvernement, il perd tout crédit. Peu enclin à la Collaboration prônée par Vichy, sur pression allemande et du préfet Parmentier, il finit par démissionner le 28 avril 1943, espérant éviter son arrestation.

Mais un an plus tard, il est interpellé le 29 juin 1944 par la Gestapo, à son bureau de l’hôpital à Saint-Étienne-du-Rouvray. « Otage d’honneur », c’est-à-dire, une des quelques 350 personnalités locales prises en otages depuis le Débarquement, il passe par la prison Bonne-Nouvelle à Rouen et le siège de la Gestapo qui organise le 29 juin au soir son transfert au camp de Royallieu à Compiègne (mle 43 160). Il est affecté au camp C. Le 15 juillet 1944, il est déporté au KL Neuengamme où il est détenu du 18 juillet au 12 avril 1945 (mle 37 432). Il bénéficie d’un régime spécial comprenant l’exemption du travail et l’hébergement dans des Blocks à part. Affaibli par la sous-alimentation, il apprécie la sollicitude du groupe d’otages rouennais. Parmi eux, André Fromont, Alphonse Moulin, Fernand Piolé et Gustave Potez.

Le 12 avril 1945, il est évacué par la Croix-Rouge suédoise avec les 350 otages d’honneur. Il est conduit au camp de concentration de Theresienstadt via celui de Flossenbürg et hébergé dans la forteresse du camp, du 15 au 27 avril. Puis il est transféré au camp de Brezani près de Prague. Arrivé le 1er mai, il recouvre sa liberté le 9 mai 1945 après la capitulation allemande. Il est rapatrié en avion le 18 mai 1945 à l’aérodrome du Bourget depuis Würzburg. D’abord accueilli au centre d’accueil de l’hôtel Lutetia, il rentre à Rouen le 19 mai.

Mais le retour est difficile car il est accusé de collaboration par des camarades. En réponse, il écrit Rouen captive en 1945, soucieux de rétablir sa vérité.

Il est décédé le 9 octobre 1969 à Rouen.

Sources : SHD-Caen : 21P662748 ; AD76 : 51W420, 51W425 ; BMR : 92N ; M. Poissant, Rouen captive, 1945 ; G. Pailhès, Rouen et sa région, p. 156-157, M. Baldenweck, Histoire de la Seine Inférieure, p. 48-49, 87, 108, 153

Chantal Cormont

Mots-clés :

Déporté
  • 20-8-1883
  • Estrées-les-Crécy, Somme
  • Rouen, Seine-Inférieure
  • 29-6-1944
  • Saint-Etienne-du-Rouvray, Seine-Inférieure
  1. Rouen, Prison Bonne-Nouvelle, Seine-Inférieure
  2. Compiègne, Oise (43160)
15-7-1944, I.247
  1. Neuengamme (37432)
  2. Theresienstadt
  3. Brezani
Rescapé
  • 9-5-1945
  • Brezani, Tchécoslovaquie
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