
FURET Pierre, Henri, Victor
Né le 3 juin 1921 à Livry-Gargan (Seine-et-Oise) ; domicilié à Rouen (Seine-Inférieure) ; déporté le 1er septembre 1941 à Karlsruhe ; rescapé.
FURET Pierre, Henri, Victor // Naissance : 3-6-1921 à Livry-Gargan (Seine-et-Oise) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 1-9-1941 à ; ; Rescapé Hameln Allemagne
Pierre Furet, fils unique et célibataire, demeure chez ses parents, buralistes, 136
rue Saint-Julien à Rouen, puis il part à Paris (Seine). Avec ses camarades, Henri
et Claude Briet, Bernard Perrin
, l’armistice tout juste signée, il décide de rejoindre le général de Gaulle en Angleterre,
en passant par l’Espagne, voire d’aller au Canada pour se mettre au service des Britanniques.
Mais le projet tourne court, le jeune homme est arrêté le 12 septembre 1940 par la
police allemande à Montrichard (Loir-et-Cher), non loin de la ligne de démarcation
où la présence de famille proche devait lui permettre de passer en zone Sud. Quant
à ses camarades, ils sont interpellés à Limoges. En fait, le père de Pierre, Georges
Furet, les a dénoncés à la police française et à la Feldkommandantur de Rouen dans l’espoir de retrouver son fils… De fait, Pierre Furet est ramené à
Rouen, rapidement libéré et acquitté par le Tribunal militaire allemand en mars 1941.
Mais, pour des raisons restées obscures, deux mois plus tard, alors qu’il est retourné
vivre chez ses parents à Paris, 28 rue Ginoux et travaille comme ajusteur dans une
fabrique de jouets, rue Vercingétorix, deux Feldgendarmes l’interpellent à nouveau, le 19 juin 1941. Incarcéré à la prison de Fresnes, du 19
juin au 3 juillet 1941, puis ramené au Palais de justice de Rouen, il y retrouve lors
de son jugement ses camarades. Le 22 juillet 1941, il est condamné à mort par le Tribunal
de la Feldkommandantur 517, pour « aide à l’ennemi », comme Henri Briet et Bernard Perrin, probablement
suite à des actes isolés d’aide à la Résistance. Claude Briet est, quant à lui, condamnés
à dix ans de travaux forcés. La réactivité du maire de Rouen, Marius Poissant
, fort du soutien du préfet, permet d’obtenir du Commandement militaire allemand en
France la grâce des trois jeunes gens. Le 4 août 1941, la peine est commuée en quatre
ans de travaux forcés qui doivent être exécutés en Allemagne, sous la responsabilité
du procureur de Köln. Quant à Claude, sa peine est réduite à deux ans, dans une prison
française.
De la prison de Fresnes où il est transféré le 25 août 1941, il est conduit avec ses deux camarades à la gare de l’Est à Paris d’où ils sont déportés le 1er septembre 1941 pour être incarcérés à la prison de Karlsruhe. Les parcours divergent ensuite. Pierre Furet est ensuite affecté dans plusieurs prisons d’exécution des peines de travaux forcés : celle de Koblenz, Frankfurt, celle de Rheinbach le 10 septembre 1941, Siegburg le 28 novembre 1941, Hannover le 15 septembre 1944 et, enfin, Hameln le 4 octobre 1944 (mle 1500/44) d’où il est libéré le 7 avril 1945 par les soldats américains.
Il est rapatrié le 10 mai 1945 par le centre d’accueil de Givet (Ardennes).
En juillet 1945, une enquête de police conclut à la responsabilité de Georges Furet dans la déportation de son fils et de ses camarades. Pierre Furet est décédé le 1er août 1985 à Poissy (Yvelines).
Sources : SHD-Caen : 21P610048 ; AD76 : 51W411, 54W5444/13615 ; EC (Livry-gargan) ; M. Poissant, Rouen captive, p. 149-151
Chantal Cormont
Mots-clés :
- 3-6-1921
- Livry-Gargan, Seine-et-Oise
- Rouen, Seine-Inférieure
- Paris, Seine
- 19-6-1941
- Paris, Seine
- Fresnes, Prison centrale de Fresnes, Seine
- Rouen, Seine-inférieure
- Fresnes, Seine
- Karlsruhe
- Koblenz
- Frankfurt am Main
- Rheinbach
- Siegburg
- Hannover
- Hameln (1500/44)
- 7-4-1945
- Hameln, Allemagne




