
Photo : SHD-Caen
POTEZ Gustave, François, Frédéric
Né le 18 novembre 1893 à Paris (7e) : domicilié à Rouen (Seine-Inférieure) ; déporté le 15 juillet 1944 à Neuengamme ; rescapé.
POTEZ Gustave, François, Frédéric // Naissance : 18-11-1893 à Paris (Seine) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 15-7-1944 à ; ; Rescapé Brezani Tchécoslovaquie
Gustave Potez est phtisiologue, chef de service à l’Hospice général de Rouen et professeur
à l’École de médecine. Il est marié depuis 1918 à Marie Clais et a trois enfants,
Geneviève, Henri, Françoise, nés en 1921, 1925 et 1929. Le couple réside à Rouen,
157 boulevard de l’Yser. Pendant la Première Guerre mondiale, Gustave Potez est mobilisé
comme médecin dans l’artillerie et participe à l’expédition de Salonique, en Grèce.
Son hostilité à l’occupation allemande et son refus de la collaboration, tout en respectant
le Maréchal Pétain, sont de notoriété publique. En 1941, il intervient ainsi en faveur
d’un lycéen dieppois, Jacques Prévault
, réprimé pour avoir coupé un fil téléphonique de l’armée allemande. Il atteste le
soigner pour des crises d’épilepsie, altérant sa santé mentale.
Après enquête dans son service, il est arrêté le 27 juin 1944 à son domicile par deux
policiers de la Gestapo. Il fait partie des « otages d’honneur », c’est-à-dire des personnalités locales
sélectionnées après le Débarquement pour être déportées, telles le maire-adjoint de
Rouen, Marius Poissant
. Après un passage au siège de la Gestapo, il est conduit à la prison Bonne-Nouvelle à Rouen pour être transféré le 29 juin
au camp de Royallieu à Compiègne. Il y est interné jusqu’au 15 juillet 1944 (mle 43 161),
et affecté au camp C. Après son arrestation, les autorités de santé s’alarment des
risques sanitaires encourus, arguant qu’il est le seul médecin vacciné contre le typhus.
Le préfet demande, sans succès, son remplacement.
Le 15 juillet 1944, il est déporté depuis Compiègne vers le KL Neuengamme où il est détenu du 18 juillet jusqu’au 12 avril 1945 (mle 36 326). Personnalité-otage,
il bénéficie d’un régime spécial comprenant l’exemption du travail forcé. Mettant
ses compétences au service de ses compagnons, il travaille à l’infirmerie spéciale
avec le docteur Jacques Parisot, aidé par Henri Loiret
.
Le 12 avril 1945, il est évacué par la Croix-Rouge suédoise avec les 350 otages d’honneur. Après un périple qui aurait dû s’arrêter à Flossenbürg, il est conduit au camp de concentration de Theresienstadt et hébergé dans la forteresse du camp, du 15 au 27 avril. Il est ensuite transféré avec son groupe au camp de Brezani, près de Prague. Arrivé le 1er mai, il recouvre sa liberté le 9 mai 1945 après la capitulation allemande. Gustave Potez est rapatrié en avion le 18 mai 1945à l’aéroport du Bourget depuis Würzburg, sous l’égide du centre d’accueil de l’hôtel Lutetia.
Gustave Potez est décédé le 23 février 1966 à Rouen.
Sources : SHD-Caen : 21P663660 ; AD76 : 40W181, 51W420, 51W425EC (Rouen) ; Archives du Groupe d’histoire des hôpitaux de Rouen ; M. Poissant, Rouen captive, p.195, 197 ; geneanet.org
Chantal Cormont
Mots-clés :
- 18-11-1893
- Paris, Seine
- Rouen, Seine-Inférieure
- 27-6-1944
- Rouen, Seine-Inférieure
- Rouen, Donjon Jeanne d'Arc, Seine-Inférieure
- Rouen, Prison Bonne-Nouvelle, Seine-inférieure
- Compiègne, Oise (43161)
- Neuengamme (36326)
- Theresienstadt
- Brezani
- 9-5-1945
- Brezani, Tchécoslovaquie




