GOGO Jacques, Paul

GOGO Jacques, Paul // Naissance : 5-8-1924 à Honfleur (Calvados) ; Domicile : Honfleur NA () ; Repression : Déporté le 27-10-1943 à  ; 7-3-1944 à Sonnenburg (Allemagne) ; Décédé

Célibataire et étudiant, Jacques Gogo entre dans le réseau SOE Jean-Marie/Donkeyman, au mois de juin 1943, recruté, avec son frère aîné, Pierre Gogo , par Albert Manuel , professeur d’anglais au collège d’Honfleur. L’essentiel de son activité de résistant consiste à enregistrer les mouvements des petites unités de la Kriegsmarine dans le port de Honfleur et à collecter des renseignements sur les défenses allemandes côtières, très denses à proximité de l’embouchure de la Seine. Sans doute sur dénonciation, le jeune Honfleurais est arrêté, le 15 août 1943, pour audition de la BBC. Relâché peu après, il poursuit son activité clandestine et contribue à la prise en charge d’un pilote de chasse norvégien dont l’avion est tombé dans le nord du Pays d’Auge. Cherchant à échapper au STO, Jacques Gogo ne réside plus au domicile familial, quai de la Tour à Honfleur. Réfugié quelque temps à Trouville-sur-Mer (Calvados), puis dans une ferme de Fatouville-Grestain (Eure), située à moins de dix kilomètres, à l’est d’Honfleur, il est finalement arrêté par la Gestapo, alors qu’il se cache, avec son frère, dans un bâtiment isolé dépendant de la ferme d’un habitant de Fatouville-Grestain (Eure). Conduit à Rouen (Seine-Inférieure) pour interrogatoire, l’étudiant Honfleurais est d’abord interné à la prison Bonne Nouvelle, puis transféré, à une date inconnue, à la prison de Fresne (Seine). Condamné à quatre ans de travaux forcés par le tribunal militaire de la Feldkommandantur 517 à Rouen, pour « aide à franc-tireur », il est déporté, le 27 octobre 1943, avec un petit groupe de résistants, à partir de la gare de Paris-Est, vers la prison de Karlsruhe ; en Allemagne. Son dossier, relevant de la procédure Nacht und Nebel (« Nuit et Brouillard », procédure visant à faire disparaitre dans le secret le plus total ceux considérés comme opposants au régime nazi dans le but de faire juger en Allemagne), Jaques Gogo est ensuite dirigé vers la Zuchthaus Sonnenburg en Prusse occidentale (prison située aujourd’hui en Pologne, à Slonsk). Devenu le matricule 1214/43, il serait décédé, dans ce pénitencier le 7 mars 1944.

Son nom figure sur les monuments aux morts de Honfleur et de Trouville-sur-Mer.

Sources : SHD-Caen : LA 10540, 10542, 8347, 8597 ; LM :Fiche de Brinon ; memorialgenweb.org

Gérard Fournier