GOGO Pierre, Jean, René

GOGO Pierre, Jean, René // Naissance : 31-7-1917 à Honfleur (Calvados) ; Domicile : Honfleur NA () ; Repression : Déporté le 27-10-1943 à  ;  ; Rescapé Siegburg Allemagne

Instituteur publique à Honfleur, Pierre Gogo, célibataire, est mobilisé comme caporal-radio, au 8e régiment du Génie en septembre 1939. Echappant à la captivité au moment de la débâcle, il réussit à se faire démobiliser en Haute-Vienne, le 12 septembre, et à rentrer en Normandie. Recruté au sein du réseau SOE Jean-Marie/Donkeyman par l’intermédiaire d’André Manuel , professeur d’anglais au collège d’Honfleur, Pierre Gogo fait l’objet, probablement suite à une dénonciation, d’une première arrestation, le 15 août 1943, pour avoir écouté la radio anglaise. Son jeune frère Jacques Gogo  est appréhendé pour le même motif. Relâché peu de temps après, il poursuit son activité clandestine de collecte de renseignements militaires pour le compte du réseau. Soupçonné d’avoir participé à la préparation de l’attentat manqué du 4 septembre 1943 contre le responsable cantonal du RNP de Trouville-sur-Mer (Calvados), il est arrêté, par la Gestapo, dans la nuit du 3 au 4 octobre 1943, alors qu’il se cache, avec son frère, dans un bâtiment isolé dépendant de la ferme d’un habitant de Fatouville-Grestain (Eure). Conduit à la prison de Rouen (Seine-Inférieure), il est condamné par le tribunal de la Feldkommandantur 517, à huit ans de travaux forcés « pour aide à des actes de terroristes ». Transféré à la prison de Fresnes (Seine), il est déporté depuis Paris-gare de l’Est, le 27 octobre 1943, vers la prison de Karlsruhe. Comme pour son frère, son cas est soumis à la procédure « Nacht und Nebel » (« Nuit et Brouillard », qui vise à faire disparaitre dans le secret le plus total ceux considérés comme opposants au régime nazi dans le but de faire juger en Allemagne) et, de ce fait, il est transféré, le 13 janvier 1944, vers la Zuchthaus de Sonnenburg, où on lui attribue le matricule 1215/43. Il change à nouveau de prison, le 16 septembre, pour être conduit à la Zuchthaus de Siegburg où il demeure jusqu’à la Libération, le 10 avril 1945. Pierre Gogo rentre en France, rapatrié en train par le centre d’Arras. Son calvaire se termine le 12 mai 1945.

Sources : SHD-Caen : 21P 616712, LA 8347, 8597,10540, 10542 ; AD14 : EC (Honfleur)

Gérard Fournier