GOHÉ Marcel, Victorien

GOHÉ Marcel, Victorien // Naissance : 11-2-1892 à Condé-sur-Noireau (Calvados) ; Domicile : Darnétal NA () ; Repression : Déporté le 6-7-1942 à  ; 22-10-1942 à Auschwitz (Pologne) ; Décédé

Fils d’une femme de ménage et d’un contremaître teinturier, Marcel Gohé a deux frères aînés, Julien et Robert. Il est exempté de service militaire en 1913 du fait de sa petite taille ; en effet, il ne mesure qu’1m49, et la déclaration de guerre en 1914 n’y change rien : son exemption est confirmée en 1914 et en 1917 par la commission de réforme, pour « faiblesse générale ».

Chauffeur de chaudière, Marcel Gohé vit dans la banlieue rouennaise, 16 rue de Préaux à Darnétal (Seine-Inférieure). Il est, au moment des faits, père de quatre enfants qu’il a eu d’Henriette Plaisant : Henriette en 1914, Marcel en 1917, Raymonde en 1919et Rémy, né cinq ans plus tard, en 1926.

Dès la déclaration de guerre en septembre1939, les communistes avaient été inquiétés par le gouvernement Daladier. L’interdiction du Parti communiste avait plongé nombre d’entre eux dans la clandestinité. Désormais, depuis l’invasion de l’URSS, en juin 1941, ils subissent aussi la répression allemande : les communistes étant assimilés à des alliés de l’URSS. Leurs activités résistantes et notamment dans la région, le sabotage, le 19 octobre 1941, de la voie ferrée Rouen-Le Havre entraînent une vague d’arrestations sans précédent. Trois jours plus tard, Marcel Gohé est arrêté dans la nuit du 22 octobre 1941, à son domicile par la police française comme son beau-frère Charles Plaisant , lors de la grande rafle des communistes et syndicalistes dans l’agglomération rouennaise. Il est remis, comme les autres, aux autorités allemandes qui transfèrent les quelque 150 détenus au camp allemand de Royallieu, le Frontstalag 122, à Compiègne (Oise) le 25 octobre 1941 Interné, il y reçoit le matricule 2 008. Il fait partie du convoi d’otages, composé essentiellement de communistes et d’une cinquante de Juifs qui part le 6 juillet 1942 à destination du KL Auschwitz (mle 45 615). Comme de nombreux autres détenus, il meurt peu de temps après son arrivée, le 22 octobre 1942 à Birkenau, site en construction où les effroyables conditions d’existence, en font l’un des sites plus meurtriers pour les déportés. La cause de son décès est « insuffisance cardiaque » si l’on en croît le dossier de l’administration SS. Quant à son beau-frère, Charles Plaisant, il décède au KL Sachsenhausen en avril 1945.

Le nom de Marcel Gohé figure sur la plaque commémorative de la mairie de Darnétal et sur la stèle du cimetière communal de la ville.

Sources : SHD-Caen : 21P456422 ; memoirevive.org, deportes-politiques-auschwitz.fr

Catherine Voranger