
KLAES Jeanne, Lucie
Née le 2 octobre 1911 à Paris (Seine) ; domiciliée à Chambois (Orne) ; déportée le 31 janvier 1944 à Ravensbrück ; rescapée.
KLAES Jeanne, Lucie // Naissance : 2-10-1911 à Paris (Seine) ; Domicile : Chambois Orne () ; Repression : Déportée le 31-1-1944 à ; ; Rescapé Holleischen Tchécoslovaquiee
Jeanne Klaes, épouse Goldstein, voit le jour faubourg Saint-Martin, dans le Xe arrondissement de Paris, le 2 octobre 1911. Elle est la fille de Marie Hélène Klaes, infirmière, elle-même née à Paris, et de Jules Klaes, ingénieur. Seule sa mère la reconnaît, et uniquement en septembre 1917. Elles vivent ensemble au 231 boulevard Saint-Martin dans les années 1920-1930. Titulaire du baccalauréat, Jeanne Klaes exerce par la suite la profession d’infirmière à Paris, comme sa mère. Le 29 décembre 1934, elle épouse en la mairie du Xe arrondissement Isidore Goldstein, docteur en médecine, né le 7 novembre 1907 à Biliești ou Focșani, en Roumanie. Isidore Goldstein est de religion juive.
Début 1935, le couple s’installe à Chambois. Avec leur très jeune fils, ils vivent route de Gacé. Isidore Goldstein est le médecin de Chambois. Durant l’Occupation, son épouse est infirmière à la clinique d’Argentan (Orne). Fin 1941 – début 1942, Isidore Goldstein entre en clandestinité, craignant d’être arrêté par les Allemands. Il se réfugie chez Auguste et Marguerite Leplat, à la ferme de la Harrangerie, à Neauphe-sur-Dive (Orne).
Jeanne Goldstein multiplie alors les démarches pour entrer dans la Résistance. Elle finit par rejoindre le réseau de renseignements CND-Castille au début de l’année 1942. Devenue agente de renseignements sous le pseudonyme « Alix », elle multiplie les missions. Ainsi, rien que dans le département Orne, elle relève les plans de la gare d’Argentan, la localisation des ponts sur l’Orne, des ouvrages de défense, usines, dépôts de munitions et aérodromes allemands. Elle note également les mouvements de troupes, les concentrations de véhicules et relève les insignes tactiques. Ses missions l’emmènent jusqu’à Dieppe, Bordeaux, la banlieue parisienne ou encore en Bretagne. Elle est également chargée de centraliser les renseignements fournis à Argentan par Charles Montebran et Henri Bronne.
Elle est arrêtée par des agents de l’Abwehr à Argentan le 12 novembre 1943, en compagnie de Charles Montebran, au domicile de ce dernier, alors qu’elle transportait un poste émetteur clandestin en vue de son installation prochaine. Elle est aussitôt incarcérée à la prison de Fresnes (Seine), où elle est torturée et interrogée. Endossant seule les responsabilités, elle parvient à faire croire aux Allemands que Charles Montebran ignorait tout du poste émetteur retrouvé chez lui. Jeanne Goldstein est ensuite transférée au quartier allemand de Royallieu dans le camp d’internement de Compiègne (Oise) le 21 janvier 1944 (mle 26 052). Elle est déportée le 31 janvier 1944 par le convoi dit « des 27 000 », qui compte 959 femmes au total. Jeanne Goldstein arrive au camp de concentration de Ravensbrück le 3 février 1944 : elle y reçoit le matricule 27 421. Le 13 avril 1944, elle est transférée au Kommando de Holleischen (actuelle République tchèque), dépendant du camp de concentration de Flossenbürg, où elle arrive le lendemain (mle 50 401). Jeanne Goldstein y est employée de force dans une usine de munitions.
Le 5 mai 1945, elle est libérée par les troupes états-uniennes. Elle est rapatriée en France le 20 mai 1945 via le centre d’accueil frontalier de Longuyon (Meurthe-et-Moselle).
Secrétaire du Comité des œuvres de secours aux organisations de Résistance d’Argentan,
son retour de la déportation est une difficile épreuve. Jeanne Goldstein décède prématurément
à Chambois le 21 août 1952. Une importante foule assiste à ses obsèques à Chambois,
au cours desquels Robert Aubin
prononce son éloge funèbre.
Sources : SHD-Caen : 21P617007 ; SHD-Vincennes : 16P261880, 28P4 47 (765) ; EC (Paris) ; AD 61 : M1464, 520W19 ; « Les obsèques de Mme Goldstein », Ouest-France, 29 août 1952 ; C. Geslain (dir.), Histoire d’une ville. Argentan de 1939 à 1945 ; AERI, La Résistance dans l’Orne, cédérom
Tristan Rondeau
Mots-clés :
- 2-10-1911
- Paris, Seine
- Chambois, Orne
- 12-11-1943
- Chambois, Orne
- Fresnes, Prison centrale de Fresnes, Seine
- Compiègne, Oise (26052)
- Ravensbrück (27421)
- Holleischen (50401)
- 5-5-1945
- Holleischen, Tchécoslovaquie




