GORIN Jean, Joseph, Jules

GORIN Jean, Joseph, Jules // Naissance : 6-3-1899 à Lamballe (Côtes-du-Nord) ; Domicile : Elbeuf Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 20-4-1943 à  ;  ; Rescapé Loibl Pass Autriche

Jean Gorin se marie en 1922 avec Raymonde Vergeade à Dunkerque avant de s'installer comme négociant en tissus à Elbeuf. Il est en contact avec les mouvements Résistance et Armée de Volontaires depuis la fin de l'année 1941 selon les attestations du capitaine Vasseur et de Jacques Baudron. Il réunit autour de lui plusieurs résistants elbeuviens, dont Daniel Campion  et Robert Rave , pour fournir des renseignements aux Alliés et récupérer des armes. Il identifie les délateurs du PPF. En partenariat avec le Commandant Le Bail et le Capitaine Helleu, il camoufle en Bretagne courant 1942 des jeunes gens désignés pour aller travailler en Allemagne.

C'est une dénonciation qui vaut à Jean Gorin d'être arrêté le 3 mars 1943 par la Feldgendarmerie et la Gestapo à son domicile, avec d’autres habitants d’Elbeuf. Les faits qui lui sont reprochés sont mineurs : écoute de la radio anglaise. Mais les Nazis veulent faire un exemple parce que des attentats ont eu lieu à Rouen et à Elbeuf : c'est l'heure des représailles et des otages. Les perquisitions et l'enquête qui s'ensuivent font apparaître que Jean Gorin ne faisait pas que posséder clandestinement un poste TSF.

Il est d'abord incarcéré à la prison Bonne-Nouvelle de Rouen, puis transféré dans le camp de Royallieu à Compiègne le 10 mars. Il est déporté le 20 mars à Mauthausen, affecté au Kommando de Loibl Pass, le chantier dit tunnel de la mort, le 15 juillet. Libéré le 8 mai 1945, il est rapatrié le 7 juin 1945 par Marseille. Il garde de sa déportation une surdité de l'oreille gauche consécutive à des coups reçus.

Il décède à Caudebec-lès-Elbeuf (Seine-Maritime) le 9 mars 1980.

Sources : SHD-Caen : 21P617521

Hervé Arson