GROSZ Ladislas

GROSZ Ladislas // Naissance : 22-6-1901 à Budapest (Autriche-Hongrie (Hongrie)) ; Domicile : Paris Manche () ; Repression : Déporté le 17-8-1944 à  ;  ; Assassiné

Ladislas Grosz habite en France depuis 1938. Directeur d’entreprise, il réside au début de la guerre au n° 40 de la rue Berthe dans le 18e arrondissement de la capitale avec sa femme Adelgonde et son fils Ladislas Eméric. Pour échapper aux mesures antisémites, Ladislas Grosz change de nom – il devient Louis Crône – et part s’installer avec sa famille à Cherbourg où il loge 22 rue de l’Alma. En septembre 1943, il rejoint un groupe de résistants affiliés au réseau Arc-en-Ciel constitué autour de Francine Matuchet  dans le secteur de Barfleur. Avec ses camarades, en particulier Ladislas Szekely  et sa femme Berthe, il est chargé de fournir les plans des ouvrages de défense côtière construits par les Allemands dans ce secteur.

Le 2 mars 1944, Ladislas Grosz est arrêté à Cherbourg à son domicile avec son fils par la police allemande. Il est détenu dans la prison de la ville avant son transfert à Saint-Lô puis à Rouen. Le 8 juillet 1944, il est transféré à Drancy (mle 24 957) où il est désigné par Alois Brunner pour intégrer le convoi n° 79, le dernier à quitter la France le 17 août 1944. Il fait partie des 51 détenus du camp enfermés dans un wagon accroché à un train d’évacuation vers l’Allemagne. Son fils, âgé de six ans, est libéré le même jour à Drancy.

Les bombardements et destructions des voies obligent le train à marquer de fréquents arrêts, si bien qu’il n'arrive que le 25 août au camp de Buchenwald où Ladislas Grosz est enregistré sous le matricule 54 712. Classé comme Polit. Franzose / Jude, il y porte le triangle rouge des détenus politiques. Le 12 novembre 1944, il est transféré au commando de Tröglitz-Rehmsdorf où les détenus travaillent à l’exploitation d’une mine de charbon et au déblaiement des infrastructures régulièrement endommagées par les bombardements. En janvier 1945, Ladislas Grosz est de retour au camp central avant un nouveau transfert vers le commando de Bochum. La suite de son parcours reste à ce jour inconnue.

Son nom est inscrit sur le mémorial des victimes de la Shoah de la Manche à Cherbourg ainsi que sur le monument commémoratif départemental de Saint-Lô. Il est aussi gravé sur le Mur des noms du Mémorial de la Shoah à Paris (4e).

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : Bu 9/15, 21P459118 ; Les Juifs de la Manche sous l’Occupation, 1940-1944 (exposition, en ligne) ; stevemorse.org ; memorialdelashoah.org ; memorialgenweb.org

Arnaud Boulligny