
Photo : ONaCVG
GUILBERT Paul, Marie, Jean, Baptiste
Né le 28 juin 1888 à Airel (Manche) ; domicilié à Cherbourg (Manche) ; déporté le 7 septembre 1942 à Karlsruhe ; rescapé.
GUILBERT Paul, Marie, Jean, Baptiste // Naissance : 28-6-1888 à Airel (Manche) ; Domicile : Cherbourg Manche () ; Repression : Déporté le 7-9-1942 à ; ; Rescapé Diez Allemagne
Marié en 1916 et père de douze enfants, Paul Guilbert habite 1 rue du Château à Cherbourg où il a ouvert une pharmacie en 1920. Entre 1930 et 1936, il est secrétaire de la Maison du Peuple catholique de la ville. Il se préoccupe du sort des chômeurs et de l’accès au logement pour les familles nombreuses. Catholique social, il milite au Sillon de Marc Sangnier et au Parti démocrate populaire. Au début de l’Occupation, Paul Guilbert vient en aide aux réfugiés et aux familles de prisonniers de guerre, il œuvre aussi au développement des jardins ouvriers.
Contacté par Robert Guédon pour rejoindre le réseau Hector en juillet 1940, le commerçant
cherbourgeois accepte de lui communiquer un maximum de renseignements par l’intermédiaire
de Marie Lévêque, gouvernante chez le beau-frère de Robert Guédon. Plus tard, c’est
Marie Bindault
qui assure la liaison avec ce dernier. En février 1941, il noue également contact
avec l'abbé Vallée auquel il fournit les informations collectées sur les effectifs
allemands dans le Nord Cotentin. Vers le 20 novembre 1941, il reçoit des indications
sur le poste radar en construction de Sortosville-en-Beaumont qu’il transmet à l'antenne
de Caen. Mais l'imprudence d'un agent de liaison entraîne bientôt une vaste opération
de police qui décime le réseau Hector.
Paul Guilbert est arrêté le 29 novembre 1941 à son domicile après la découverte de tracts qu’il n’avait pas pris la précaution de dissimuler. Remis en liberté le 24 décembre comme père de famille nombreuse, il est de nouveau arrêté le 29 avril 1942. Deux jours plus tard, il comparaît devant le tribunal de la Feldkommandantur 723 à Caen qui le condamne à huit mois de prison, puis finalement à cinq ans de travaux forcés pour « détention de tracts antiallemands et espionnage » à la suite de l’attentat commis, dans la nuit du 30 avril au 1er mai 1942, à Airan (Calvados) contre un train de permissionnaires allemands, qui amène les juges à durcir les sentences prononcées.
Interné à Caen jusqu’au 27 août 1942, Paul Guilbert est ensuite transféré à la prison
de Fresnes, en région parisienne. Le 7 septembre 1942, il est déporté en Allemagne
depuis la gare de l’Est avec 19 autres condamnés dont Louis Bedel
, un autre membre du réseau Hector. Après plus d’un mois passé à Karlsruhe, Paul Guilbert
est écroué à la forteresse de Rheinbach puis, le 30 septembre 1942, à la prison de
Diez/Lahn où il est détenu jusqu’à sa libération, le 27 mars 1945. Il est rapatrié
le 11 mai 1945 par le centre d’accueil de Thionville.
Membre du MRP, Paul Guilbert est élu député de la Manche en 1945. Battu en 1951, il reprend son activité dans le domaine social. Ami proche de l’Abbé Pierre, il est l’un des premiers compagnons d’Emmaüs et s’investit dans cette organisation jusqu’à son décès, le 12 mai 1973, à Cherbourg. Une allée de la ville porte son nom.
Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 25P6258, 25P9885, 25P16339, LA 14377, LA 18964-19113 ; MRD-Besançon : fonds Germaine Tillion ; EC (Airel) ; fichier M. Boivin ; maitron.fr
Arnaud Boulligny, Cloé Contentin
Mots-clés :
- 28-6-1888
- Airel, Manche
- Cherbourg, Manche
- 29-11-1941
- Cherbourg, Manche
- Caen, Calvados
- Fresnes, Seine
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- Rheinbach
- Diez
- 27-3-1945
- Diez, Allemagne




