HELARD Roland, Ernest, Gustave

HELARD Roland, Ernest, Gustave // Naissance : 30-12-1921 à Saint-Aubin-lès-Elbeuf (Seine-Inférieure) ; Domicile : Vernon Eure () ; Repression : Arrêté au sein du Reich le 30-9-1944 à 20-1-1945 à Kaltenkirchen (Allemagne) ; Décédé

Il est le fils de Julien Hélard, mécanicien ou serrurier, né en 1880 à Arras (Pas-de-Calais) et de Yvonne Dantan, née le 22 janvier 1889 à Elbeuf, confectionneuse de profession. Marié à Elbeuf (Seine-Inférieure) en 1917, le couple à deux enfants, tous deux nés à Saint-Aubin-lès-Elbeuf, Jacqueline en 1920 et Roland en 1921. À la veille de la guerre, la famille est domiciliée au 11 bis rue Potard à Vernon où elle a déménagé en 1936. Roland se destine à la religion et, alors qu’il est séminariste, il est employé à l’église Notre-Dame de Vernon comme sacristain de décembre 1940 à la date de son départ en Allemagne.

De fait, la loi sur le Service du travail obligatoire du 16 février 1943 prévoit le départ en Allemagne des jeunes nés entre 1920 et 1922 afin de travailler pour l’effort de guerre allemand. Les religieux ne figurent pas parmi les catégories exemptées. Aussi le jeune homme doit-il s’exiler. Il part le 12 mars 1943 pour le port de Wilhelmshaven, au nord de l’Allemagne, en Basse-Saxe, où de nombreux chantiers navals travaille pour la Kriegsmarine. Roland Hélard se retrouve employé dans une usine de sous-marins. Il loge dans l’arrière-pays, au camp de travailleurs de Sande à une dizaine de kilomètres. Il est arrêté le 30 septembre 1944 en même temps que 65 camarades dont trois Eurois : Marceau Laurent , Maurice Leduc  et Gaston Priez . Ils sont accusés de refus de travail, sabotage et délit de radio. D’abord incarcéré à la prison de Wilhelmshaven, il est dirigé le 5 octobre 1944 vers le camp de concentration de Neuengamme (mle 54 367) puis au Kommando de Kaltenkirchen où les quelque 500 déportés travaillent pour la Luftwaffe à l’aménagement d’un aérodrome pour les avions à réaction. La vie concentrationnaire, le froid, la faim, les mauvais traitements et les épidémies auront raison de lui dans un camp où les décès sont quotidiens. Le jeune Roland Hélard meurt le 20 janvier 1945 de « faiblesse générale » selon ses bourreaux. Par jugement administratif, son décès est établi au 20 décembre 1945.

Son nom est inscrit à Vernon sur deux plaques commémoratives situées à l’hôtel de ville et dans une ancienne école au 31 rue d’Albufera.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P462228 ; Ne 8/11 ; Amicale de Neuengamme ; EC (Saint-Aubin-lès-Elbeuf)

Bernard Bodinier