HERSCHLIKOVITCH Mortka, dit Maurice

HERSCHLIKOVITCH Mortka, dit Maurice // Naissance : 28-4-1889 à Wielun (Empire russe) ; Domicile : Elbeuf Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 13-2-1943 à  ;  ; Assassiné

Né dans une région polonaise rattachée à l’époque à l’Empire russe, Mortka a 13 ans quand il arrive en région parisienne. La grande famille Herschlikovitch s’installe durablement à Montreuil-sous-Bois (Seine), mais lui s’établit en 1914 à Elbeuf pour vivre avec Dina Schutt, qui y est née en 1887. Ils ont un fils, Jean  né en 1914. De nationalité russe, Mortka est naturalisé Français en 1929. Pendant la Première Guerre mondiale, il s’est engagé dans la Légion étrangère puis a travaillé à l’usine Blin & Blin, qui fabriquait du drap pour l’armée. Il est considéré comme un « francophile sincère », parfaitement assimilé, et se fait appeler Maurice. Il n’épouse sa compagne Dina qu’en 1930, mais celle-ci décède en 1933. En 1934, il se remarie avec Adèle Noudell , qui donne naissance à une petite Lydie en 1936. La famille réside 4 rue de la Rochelle. D’abord tailleur, Maurice exerce à Elbeuf la profession de marchand ambulant en confiserie, mais il doit abandonner son métier au début de la Seconde Guerre mondiale. Un temps manutentionnaire pour les établissements Weill-Kinsbourg & Bernheim, il est ensuite sans travail.

Lors de la grande rafle des Juifs de Seine-Inférieure, organisée sur ordre de la section antijuive de la Gestapo de Paris en liaison avec la Sipo-SD régionale, il est arrêté à son domicile par la police française dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943, avec son épouse Adèle et leur fille Lydie. Regroupées au « centre d’accueil » de la rue Poisson à Rouen, les personnes arrêtées dans l’agglomération rouennaise et à Elbeuf sont conduites au petit matin à la gare pour être acheminées vers le camp de Drancy. Comme son épouse, Mortka Herschlikovitch est déporté dans le convoi no 48 du 13 février 1943 à destination d’Auschwitz. Il y est très probablement gazé à son arrivée, le 18 février 1943 selon la date retenue par l’administration. Son fils Jean a été déporté quelques mois plus tôt, lui aussi sans retour. Seule sa fille Lydie, libérée de Drancy, échappe à la déportation.

Le nom de Mortka Herschlikovitch figure sur la stèle des Juifs déportés du cimetière Saint-Jean à Elbeuf. Celui de Maurice Herschlikowicz est gravé sur le Mur des Noms à Paris.

Sources : SHD-Caen : 21P 462 920 ; AD76 : 3352W2, 4M1614 ; AM (Elbeuf) : 4H-ELB136, ELB137 ; EC (Montreuil, Elbeuf) ; J. Laloum, Les Juifs dans la banlieue parisienne, 1998

Corinne Bouillot