NOUDELL Adèle

NOUDELL Adèle // Naissance : 2-4-1910 à Paris (Seine) ; Domicile : Elbeuf Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 13-2-1943 à  ;  ; Assassinée

Les parents d’Adèle sont David Noudell, tailleur, et Louba Daitz, sans profession, originaires de la région polonaise de Lublin (Empire russe). Ils ont résidé à Odessa avant de s’installer en France au début du XXe siècle. Ils décèdent à Paris alors qu’Adèle est encore une enfant. Adèle Noudell passe sa jeunesse dans la capitale et y devient couturière. Le 6 mars 1934, elle épouse Mortka Maurice Herschlikovitch , installé à Elbeuf depuis 1914 et veuf, depuis peu, d’un premier mariage. De leur union naît Lydie le 31 janvier 1936. Le couple, sa fille et le fils de Mortka, Jean Herschlikovitch  né en 1914, résident à Elbeuf 4 rue de la Rochelle. En octobre 1940, au moment du recensement des Juifs, Adèle est déclarée sans profession, sans doute a-t-elle cessé de travailler comme couturière pour s’occuper de la petite Lydie. Son mari est confiseur forain, mais il a perdu son emploi au début de la guerre et la famille vit dans le besoin.

En janvier 1943, une grande rafle des Juifs de Seine-Inférieure est organisée sur ordre de la section antijuive de la Gestapo de Paris, en liaison avec la Sipo-SD régionale ; elle touche l’agglomération rouennaise et Elbeuf dans la nuit du 15 au 16. Cette nuit-là, Adèle Herschlikovitch est arrêtée avec son mari et leur fille Lydie, à leur domicile, par la police française. Tous trois sont conduits au « centre d’accueil » de la rue Poisson à Rouen, puis acheminés au matin vers le camp de Drancy. Adèle et Mortka parviennent à faire libérer Lydie le 5 février, sur intervention de l’UGIF où une de leurs parentes est employée. La petite fille, placée d’abord comme « enfant bloqué » dans les centres de l’UGIF, n’est pas déportée et survit à la guerre. Adèle et Mortka, en revanche, sont déportés dans le convoi no 48 du 13 février 1943 à destination d’Auschwitz. Adèle y est très probablement gazée dès son arrivée, le 18 février 1943 selon la date retenue par l’administration.

Son nom figure sur la stèle des Juifs déportés du cimetière Saint-Jean à Elbeuf et sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris.

Sources : SHD-Caen : 21P 462 917 ; AD76 : 3352W2, 4M1614 ; AM (Elbeuf) : 4H-ELB136, ELB137 ; EC (Paris, Elbeuf) ; AP Samantha Delfaut (famille) ; Laloum, J., Les Juifs dans la banlieue parisienne, 1998, p. 264-265, 280

Corinne Bouillot