Photo : AD76, 22WZ11604
NUPEL Fanny
Née le 1er février 1872 à Londres (Royaume-Uni) ; domiciliée à Elbeuf (Seine-Inférieure) ; déportée le 11 février 1943 à Auschwitz ; assassinée.
NUPEL Fanny // Naissance : 1-2-1872 à Spitalfields (Royaume-Uni) ; Domicile : Elbeuf Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 11-2-1943 à ; ; Assassinée
Née à Spitalfields, quartier ouvrier de Londres, Fanny Nupel entre en France en 1880
en compagnie de ses parents, commerçants réfugiés de l’Empire russe. En 1893, elle
épouse à Paris Max Batakès, dont elle est très vite veuve. À partir de 1895, elle
vit maritalement à Elbeuf avec Isaac Senders, réfugié russe comme elle, dont elle
a quatre enfants : Adèle née en 1899, Simon
né en 1902, Germaine
née en 1904 et Judith née en 1910. Elle réside 25ter Cours Carnot, où elle est recensée
comme Juive en octobre 1940. Après le décès d’Isaac en novembre 1939, elle a repris
son commerce et travaille comme pâtissière ambulante avec son fils Simon et sa fille
Germaine. Cette dernière vit chez sa mère avec son fils Jean
né en 1936. Dans le cadre de l’« aryanisation » des entreprises juives, le commerce
de Fanny Batakès est placé sous administration provisoire en juin 1941.
En mai 1942, peu après l’arrestation de son fils Simon, elle fait l’objet d’un ordre d’expulsion vers l’Oise ou la Seine-et-Oise émanant de la Kreiskommandantur de Rouen, mais la décision est suspendue. Son nom figure aussi sur une liste de Juifs à arrêter lors de la rafle du 9 au 10 octobre 1942 dans la région de Rouen, mais reconnue diabétique au dernier degré, elle n’est pas emmenée à ce moment-là. C’est finalement au cours de la grande rafle du 15 au 17 janvier 1943 en Seine-Inférieure, organisée par la Gestapo de Paris qui veut « liquider le département de ses Juifs », qu’elle est arrêtée malgré son état de santé. La police française vient la chercher à son domicile dans la nuit du 15 au 16 janvier, avec sa fille Germaine et son petit-fils Jean. Après avoir été détenue au « centre d’accueil » de la rue Poisson à Rouen, Fanny Batakès est transférée le matin même au camp d’internement de Drancy (mle 18685). Elle est déportée le 11 février 1943 dans le convoi no 47 à destination d’Auschwitz, où elle est très probablement gazée à son arrivée, le 16 février 1943 selon la date retenue à l’état civil.
Le nom de Fanny Batakès figure sur la stèle des Juifs déportés du cimetière Saint-Jean à Elbeuf et sur le Mur des Noms à Paris.
Sources : SHD-Caen : 21P 421 871 ; AD76 : 3352W2, 51W170, 22WZ11604, 4M2306 ; AM (Elbeuf) : 4H-ELB136, ELB137 ; EC (Paris 11e) ; D. Chauvel, « Les Juifs elbeuviens déportés », Bulletin de la Société de l’Histoire d’Elbeuf no 21, 1994, p. 20 ; memorialdelashoah.org ; gallica.bnf
Corinne Bouillot
Mots-clés :
- 1-2-1872
- Spitalfields, Royaume-Uni
- Elbeuf, Seine-Inférieure
- 15-1-1943
- Elbeuf, Seine-Inférieure
- Rouen, Seine-Inférieure
- Drancy, Seine
- Auschwitz




