HIRSCHLER Fernand, Calmon

HIRSCHLER Fernand, Calmon // Naissance : 11-2-1875 à Paris (Seine) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 31-7-1943 à  ;  ; Assassiné

Fils de Français juifs parisiens, Fernand Hirschler travaille dans les années 1890 comme agent de publicité pour la revue L’Écho des Jeunes, dans laquelle il écrit aussi des billets culturels. Il poursuit sa carrière dans le secteur publicitaire et obtient en 1912 la distinction honorifique d’Officier d’Académie. Sa réussite lui vaut d’être mentionné dans une publication antisémite, État statistique des Juifs en 1914 (Lafont de Savines), parmi les Israélites supposés influents dans la société française. Il fait la Première Guerre mondiale dans les services automobiles. En 1936, le fonds de commerce de publicité qu’il exploite à Paris fait faillite. Dans des sources ultérieures, il figure comme « ex-publiciste ». Marié tardivement, en 1921, avec sa belle-sœur Blanche Dumay, il a adopté l’enfant que celle-ci a eu d’un premier mariage.

Durant l’Occupation, il s’installe à Rouen avec son frère Paul . Leur nom est ajouté (avec la mention « vient de Paris ») sur le registre du recensement des Juifs rouennais à l’adresse du 4 rue de Carville. Leur présence y est attestée en 1942, l’année avant leur arrestation. Celle-ci est opérée par la police française dans la soirée du 15 janvier 1943, dans la grande rafle des Juifs de Seine-Inférieure planifiée par la Gestapo et la Sipo-SD mais organisée par les autorités préfectorales. Le procès-verbal dressé par les inspecteurs venus appréhender Fernand Hirschler à son domicile mentionne que son épouse habitant avec lui est catholique et qu’il a été conduit au « centre d’accueil » de la rue Poisson. Il est enregistré dans ce centre de transit rouennais à 5 h du matin et en repart aussitôt pour être conduit sous escorte jusqu’à Drancy (mle 18 756). De là, il est d’abord transféré le 9 mars 1943 à Beaune-la-Rolande car il est conjoint d’« aryenne », mais il est ramené à Drancy le 12 juillet en vue de sa déportation à Auschwitz le 31 du même mois, par le convoi no 58. À l’âge de 68 ans, il est très vraisemblablement gazé à son arrivée.

Le nom de Fernand Hirschler est inscrit sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris.

Sources : AN/Mémorial de la Shoah : F/9/5701 ; SHD-Caen : 21P 463 523 ; Archives de Paris : 5RM/DAR1 ; AD76 : 3352W2 ; EC (Paris) ; ressources.memorialdelashoah.org ; stevemorse.org/france ; gallica.bnf.fr ; bibliotheque-numerique-aiu.org.

Corinne Bouillot