WALDHORN Zalie

WALDHORN Zalie // Naissance : 30-6-1927 à Paris (Seine) ; Domicile : Paris Orne () ; Repression : Déportée le 31-7-1944 à  ;  ; Rescapé Kratzau Allemagnee

Fille de Michel Waldhorn, né le 25 mai 1889 à Tysmieniczany en Ukraine, brocanteur, et de Rosa Israël, née le 26 juillet 1887 à Jasina en Tchécoslovaquie, cantinière, Zalie voit le jour à Paris (12e). En septembre 1939, elle vit avec ses parents, sa sœur Hélène née en 1921 et son petit frère Joseph né en 1930, au 27 rue des Rosiers dans le quartier du Marais (4e) à Paris.

De confession juive, la famille Waldhorn est frappée par les mesures de persécution antisémites dès octobre 1940. Ayant refusé de mentionner l’indication « juif » sur la devanture de son commerce, Michel Waldhorn est arrêté une première fois et interné au camp de Drancy du 9 septembre au 4 novembre 1941. Le 16 juillet 1942, il est victime de la rafle du Vel d’Hiv’ puis il est déporté six jours plus tard à Auschwitz dans le convoi n°9. Sa femme Rosa est arrêtée à son tour et transférée le 22 août 1943 à Drancy (mle 4 289). Elle est déportée par le convoi n°59 le 2 septembre 1943 à Auschwitz.

Après l’arrestation de leur père, Zalie et sa sœur Hélène, ayant pris une fausse identité, se réfugient à Alençon dans l’Orne et résident au 8 rue Prochaine. Guy Dupont , directeur adjoint du STO et membre du mouvement de résistance NAP et de l’OCM, décide de recruter en septembre 1943 les deux sœurs germanophones. Ainsi, Zalie désormais nommée Guérin et née à Saint-Nazaire, intègre l’Arbeitseinsatz (service du travail) au sein de la Feldkommandantur d’Alençon. Elle peut désormais communiquer des renseignements à la Résistance et soustraire des documents importants concernant des camarades objets d’enquêtes. Sa sœur Hélène devient quant à elle secrétaire dactylo interprète au service dépendant du Commissariat général interministériel à la main-d'œuvre (CGIMO) à la préfecture d’Alençon.

Suite à la dénonciation et à l’arrestation de sa sœur, Zalie Waldhorn est à son tour interpellée par le SD à la sortie de son travail le 24 janvier 1944. Elle est accusée par la police allemande d’être entrée dans un service allemand dans le but de les tromper sous une fausse identité pour cacher sa confession juive. Après avoir subi de violents interrogatoires pour décrire les activités résistantes de sa sœur Hélène, elle est d’abord internée à la caserne Bonet à Alençon puis à la prison des Ducs à partir d’avril 1944. Destinée à être conduite au fort de Romainville, elle est finalement transférée en cours de route le 22 juillet 1944 au camp de Drancy puis déportée le 31 dans le convoi n°67 à destination d’Auschwitz-Birkenau. Arrivée le 3 août 1944, elle échappe à la mort après avoir été sélectionnée pour le travail. Elle devient le matricule A16 825. En novembre 1944, elle est transférée au Kommando de femmes de Kratzau en Tchécoslovaquie rattaché au KL de Gross Rosen. Les déportées sont employées dans une usine d’armement. C’est dans ce camp qu’elle est libérée par les troupes soviétiques le 9 mai 1945.

Elle est rapatriée le 3 juin 1945 par le centre de Sarrebourg (Moselle) et retrouve sa sœur rescapée de la déportation. Deux ans plus tard, elle épouse Henri Herz Glowinski, ancien membre du réseau de Résistance juive La Sixième Éclaireurs Israélites de France.

Zalie Waldhorn est décédée le 19 mars 1998 à Gonesse (Val-d’Oise).

Son nom figure sur le Mur des Noms, dalle 41, colonne 14, rangée n°2.

Sources : SHD-Caen : 21P616220, 21P617160 ; EC (Paris) ; G. Bourdin, Les 500 déportés de l’Orne, p. 53 ; memorialdelashoah.org, yvng.yadvashem.org 

Sébastien Beuchet