JOSSE Ernest, Aimé

JOSSE Ernest, Aimé // Naissance : 29-3-1880 à Quatremare (Eure) ; Domicile : Louviers Eure () ; Repression : Déporté le 13-7-1942 à  ; 15-9-1944 à Sonnenburg (Allemagne) ; Décédé

Fils d’Auguste Clément Josse, 32 ans, journalier et de Marie Clémentine Langlois, 32 ans, journalière, mariés à Quatremare le 13 septembre 1873, Ernest Josse épouse le 20 novembre 1909 à Louviers Jeanne Augustine Breton, ménagère.

Au moment des faits, il est veuf et demeure au 9 rue de l’Église Saint-Germain, père d’un enfant adopté. Il exerce la profession de jardinier.

Selon son dossier de justice, Ernest Josse se décrit lui-même d’un « caractère sombre », s’adonnant volontiers à la boisson et, provoquant parfois des excès de violence. Il déclare n’avoir jamais fait de politique et être plutôt enclin à adhérer aux idées « de droite ».

Ernest Josse est arrêté le 5 octobre 1941 avec un camarade Omar Ammar , travaillant tous les deux sur le chantier du terrain d’aviation de Saint-André-de-Eure. Ils sont accusés d’avoir tenu des propos violents envers un membre de la Légion des volontaires français venu recruter sur les lieux. Il l’a insulté, le traitant de « vendu aux boches », le menaçant de lui « casser le crâne » et, s’adressant aux ouvriers, il réitère : « il doit être bien payé pour vous vendre aux boches ». Mais le légionnaire fait appel aux feldgendarmes. Ernest Josse et Omar Ammar qui avaient déclenché une bagarre et frappé le légionnaire sont arrêtés.

Internés à Évreux puis à Rouen, les deux hommes sont jugés par le tribunal militaire FK 517 qui condamne Omar Ammar à mort et Ernest Josse à trois ans de prison ferme le 30 mai 1942. Le jardinier est incarcéré au centre pénitentiaire de Fresnes avant son départ, le 13 juillet 1942. Il va de prison en prison : Karslruhe du 14 au 21 juillet, Rheinbach du 21 juillet 1942 au 13 mars 1943, Wittlich du 17 mars au 13 juin 1943, Köln à partir du 14 juin puis Sonnenburg où il meurt le 15 septembre 1944.

Il n’est pas inscrit dans la salle des plaques de la mairie de Louviers, ni à Quatremare.

Sources : SHD-Caen : LA 14370 ; SHD-Vincennes : 28P82615

Bernard Bodinier, Françoise Passera