
KAZNATCHEYEFF Vassili dit Basile
Né en mars 1909 à Perkhoff (Russie) ; domicile inconnu ; exécuté sommairement le 4 août 1944 à Appenai-sous-Bellême (Orne).
KAZNATCHEYEFF Vassili dit Basile // Naissance : NA-3-1909 à Perkhoff (Russie) ; Domicile : NA NA () ; Repression : Exécuté le 4-8-1944 à Appenai-sous-Bellême (Orne) ; Décédé
Par manque de sources, il est difficile de retracer le parcours de cet homme avant
son arrivée dans l’Orne. Son nom est aussi sujet à diverses orthographes : Parfois
Kaznatcheyff ou Karnatchezeft... Et son prénom est aussi francisé en Basile. Tout
laisse à croire qu’il s’agit d’un prisonnier de guerre évadé ou d’un déserteur des
Osttruppen, ces formations supplétives armées de l’armée allemande recrutées à partir de 1942
parmi les prisonniers de guerre soviétiques appartenant généralement aux minorités
ethniques de l'U.R.S.S.Dans les premiers mois de 1944, Basile Kaznatcheyeff intègre
un groupe de résistants d'une quinzaine d'hommes constitué par Alphonse Vaudron cultivateur
à Saint-Cyr-la-Rosière (Orne) avec l’aide de Germain Braux et de Louis Raoult. Ce
maquis affilié aux FTP s'établit dans un premier temps à quelques kilomètres à Saint-Hilaire-sur-Erre.
Le 29 mai 1944, Vaudron reçoit une dotation d'armes (1 500 kg) provenant du dépôt
de Courgeoust (Orne) grâce aux membres du BOA de Mortagne-au-Perche dans l’Orne. Les
actions armées contre l’occupant vont alors se succéder ; attaques de véhicules allemands ;
des soldats isolés sont abattus ; des collaborateurs français sont attaqués. Ces expéditions
répétées font parler les gens du pays. Lassée et apeurée, la population devient hostile
à la présence, chez elle, de ces hommes dangereux. Menacé, le maquis se déplace sur
la commune d'Appenai-sous-Bellême, et s’installe aux Corbinières, dans un bâtiment
de la ferme du Désert exploitée par René Brouard
. Fin juin 44, suite à une dénonciation, la Gestapo commence à enquêter à leur sujet.
Aidés par les auxiliaires français de Bernard Jardin, les Allemands obtiennent peu
à peu des noms. Le 1er août, Léa Blanquart et Eugène Duru, qui travaillent avec Jardin,
viennent à Saint-Cyr-la-Rosière et se font passer pour des résistants auprès de l’un
des fils de la famille Dreux. Trompé, ce dernier leur confie qu’il assure le ravitaillement
du maquis. Le 4 août 1944 au matin, après avoir arrêté des résistants à Saint-Cyr-Rosière,
un détachement allemand et d’auxiliaires français de la Gestapo encerclent vers 8
h 30 la ferme des Corbinières puis assaillent les maquisards. L'attaque se déclenche
vers 9 heures. Le groupe de résistants se défend pendant environ un quart d'heure,
laps de temps au cours duquel Basile Kaznatcheyeff est tué. Face à la puissance de
feu des assaillants, le chef, Vaudron ordonne le décrochage. Sous sa conduite, sept
hommes réussissent à passer en force mais trois de leurs camarades sont restés aux
mains de l'ennemi : Etienne Aubry
, Maurice Hérault
et Roland Vincent
. Peu après, les militaires allemands se rendent chez René Brouard propriétaire de
la ferme et l’appréhendent avec sa femme et sa fille. Ils sont alors conduits aux
Corbinières avec d’autres riverains des lieux. Après un court interrogatoire, René
Brouard est abattu. Étienne Aubry, et les deux autres maquisards capturés sont également
fusillés sur les lieux. Les corps des victimes sont regroupés dans une pièce de la
ferme, arrosés d'essence et brûlés. Le 5 août, ils sont retirés des décombres et provisoirement
inhumés au cimetière communal où Basile Kaznatcheyeff et René Brouard reposent toujours.
De nombreuses sources indiquent le nom d’un autre Russe : Fopxob Micha, qui aurait
été tué avec Basile Kaznatcheyeff dans le maquis des Corbinières. Les recherches effectuées
ne permettent pas de confirmer l’existence d’un maquisard de ce nom. Peut-être s’agit-il
d’un nom de code ou d’un surnom attribué à Kaznatcheyeff ? Rien ne peut le confirmer
à ce jour.
Le nom de Basile Kaznatcheyeff est inscrit sur le monument de la Résistance érigé à Appenai-sous-Bellême en l’honneur des maquisards tués le 4 août 1944 ainsi que sur le monument des Corbinières.
Sources : R. Ruffin, La Résistance normande face à la Gestapo, pp. 71, 72 et 212 ; F. Roland-Jacquelin, Biographies des victimes de l'occupation allemande de 1939 à 1944 ; M. Ganivet, 1944 Libération du Perche, pp. 129-143 ; AERI, La Résistance dans l’Orne, cédérom ; memorialgenweb.org
Yves DUPREZ
Mots-clés :
- NA-3-1909
- Perkhoff, Russie
- 4-8-1944
- Appenai-sous-Bellême, Orne
- 4-8-1944
- Appenai-sous-Bellême, Orne




