BAZILLE René, Georges, Michel dit Georges

BAZILLE René, Georges, Michel dit Georges // Naissance : 14-11-1887 à Le Havre (Seine-Inférieure) ; Domicile : Le Havre Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 15-6-1942 à  ; 26-3-1945 à Gusen (Autriche) ; Décédé

Domicilié 30 rue du Dr Suriray au Havre, cafetier à la Grande Taverne sur le port, René Bazille est aux avant-postes pour observer les mouvements des Allemands et participe avec sa femme Léocadie Jeanne Sevestre au réseau d’espionnage organisé par Gérard Morpain  dès septembre 1940. Il prend la tête du sous-groupe Saint-François et est très actif dans l'organisation paramilitaire, dans la récupération d'armes et de munitions, dont celle dans les casernes du Havre en décembre 1940. Il rassemble des renseignements sur l'ennemi permettant des transmissions radiophoniques avec Londres (convention « LAHIRE »). Il s'occupe aussi des parachutistes alliés tombés dans la région. René Bazille, dit « Georges », est arrêté au Havre par la police allemande le 6 juin 1941 pour avoir hébergé un Anglais. Il est emprisonné au Havre, à Rouen puis à la prison de La Santé à Paris. Jugé par le tribunal allemand du Grand Paris, il est condamné le 23 décembre à quinze ans de travaux forcés pour intelligence avec l’ennemi. Il est transféré à la prison de Fresnes jusqu’au 15 juin 1942.

René Bazille est déporté NN (Nacht und Nebel, Nuit et Brouillard), en vertu du décret qui prévoit la déportation dans le plus grand secret des ennemis du Reich. Il part le 15 juin de la Gare de l’Est (Paris) vers les prisons allemandes de Karlsruhe (16 juin 1942), puis de Rheinbach (23 juin-17 septembre 1942) et Sonnenburg (mle 607/42 ; 19 septembre 1942-14 novembre 1944). Le 14 novembre 1944, il fait partie d’un transport de 300 à 350 Français à destination du camp de concentration de Sachsenhausen. Le 13 février 1945, il est transféré au KL Mauthausen (mle 130 303) puis le 6 mars 1945 au Kommando de Gusen où il décède le 26 mars 1945.

Dans le réseau, sa femme était en charge du renseignement et s’occupait de la cache d’armes et d’explosifs. Elle aida également le réseau lors de l’évasion de quatre soldats britanniques. Dans la même affaire, qui a conduit à l’arrestation de Gérard Morpain et à la dissolution du réseau, Alfred Bouin  et Edmond Godefroy étaient également chargés de la récupération des aviateurs anglais et ont été déportés.

Le nom de René Bazille a été donné à une rue du quartier Tourneville au Havre et est inscrit sur deux monuments au Havre. Franc-maçon, son nom figure sur une plaque apposée sur le parvis de la Grande Loge de France à Paris.

Sources : SHD-Caen : 21P422349 ; Delphine Leneveu : Le groupe Morpain : approche sociologique d’une proto-résistance en Normandie, sgm.hypotheses.org/2965 ; memorialgenweb.org

Claudine Morvan