
MORPAIN Jean, Paul, Gérard
Né le 13 mai 1897 à Bordeaux (Gironde) ; domicilié à Sanvic (Seine-Inférieure) ; fusillé le 7 avril 1942 à Suresnes (Seine).
MORPAIN Jean, Paul, Gérard // Naissance : 13-5-1897 à Bordeaux (Gironde) ; Domicile : Sanvic Seine-Inférieure () ; Repression : Fusillé le 7-4-1942 à Suresnes (Seine) ; Décédé
Jean Morpain, dit Gérard Morpain, est le fils de François et de Thérèse Bonnalgue. Il épouse Henriette Bouin) le 3 novembre 1921 à Paris (6e) Ensemble, ils ont probablement deux enfants dont Frédéric né 1925 et un second enfant qui serait décédé. En 1939, il réside rue de Verdun à Sanvic et es,t depuis 1936, professeur d’histoire-géographie au lycée de garçons François 1er au Havre. Franc-maçon, il appartient à la loge « Émile Zola ». Ancien combattant de la Première Guerre mondiale, il n’admet pas l’armistice et développe, très vite, un fort sentiment antiallemand.
Ainsi, dès l’été 1940, avec le concours de deux jeunes gens, Pierre Garreau, un de
ses élèves, et Jacques Hamon, Gérard Morpain fonde au Havre l’un des tout premiers
groupements de résistance de la région. Le « groupe Morpain » prend une forme plus
organisée à partir du mois de septembre 1940. Les membres fondateurs recrutent activement
et forment très rapidement une vingtaine de sous-groupes agissant au Havre et s’étendant
sur une trentaine de kilomètres autour de la ville. L’activité du réseau se partage
principalement entre le renseignement, transmis à Londres, l’activité paramilitaire
et l’aide aux alliés. Les munitions et explosifs récupérés dans les casernes Eblé
& Kléber sont dissimulés entre autres dans le jardin de Gérard Morpain. Mais l’activité
d’aide aux alliés entraine l’arrestation d’une partie des hommes du réseau et mène
à son démantèlement. En effet, au printemps 1941, le chef de groupe confie à deux
hommes, dont l’un se disait de l’Intelligence
Service (IS), la mission d’emmener quatre soldats britanniques à Paris afin de rejoindre
la Zone libre puis l’Angleterre. Le prétendu agent de l’IS ayant abandonné les quatre
Anglais à Paris, ces derniers réussissent, par miracle, à revenir au Havre et expliquent
leurs péripéties à des membres du réseau. Gérard Morpain décide de laisser cette sombre
histoire de côté et confie la même mission à des hommes qui cette fois la mène à bien.
Mais, Edmond Godefroy
écarté du réseau par Morpain, un peu trop bavard finit par attirer l’attention des
Allemands. Arrêté et interrogé par Ackermann, le chef de l’autorité allemande havraise,
il parle et dénonce Gérard Morpain ainsi que les membres du groupe qu’il connait.
Un piège est alors tendu au groupement par les autorités allemandes au début du mois de juin 1941, 25 des membres du groupe Morpain sont arrêtés. Son chef l’est le 6 juin 1941 pour « espionnage, activité antiallemande et intelligence avec l’ennemi ». Parmi les 25 membres du groupe qui avaient été arrêtés, treize sont emprisonnés au Havre puis à Rouen (Seine-Inférieure), et ensuite transférés à Paris à la prison de la Santé (14e).
À la fin du mois de novembre 1941, débute à Paris le procès des treize membres du
groupe ainsi que celui du dénonciateur du réseau, jugé lui aussi. Le 14 décembre 1941,
le tribunal militaire allemand du Gross Paris condamne à mort quatre d’entre eux : Gérard Morpain, René Brunel
, Georges Piat
et Robert Roux
. Le dénonciateur, reconnu coupable d’avoir donné le groupe, est condamné à cinq ans
de travaux forcés. Il meurt au camp de concentration de Mauthausen mars 1945. Gérard
Morpain est fusillé le 7 avril 1942 à 16h10 au Mont-Valérien.
Son nom figure sur le monument commémoratif du Mont-Valérien et au Havre sur le Monument commémoratif de la Résistance et de la déportation et sur le Monument aux morts du lycée François 1er. Son nom fut donné à la rue où il habitait à Sanvic (anciennement rue de Verdun) et une salle du lycée François 1er porte son nom.
Sources : SHD Caen : 21P518528 ; 21P601695 ; fusilles-40-44.maitron.fr ; memorialgenweb.org
Jean-Paul Nicolas, Delphine Leneveu
Mots-clés :
- 13-5-1897
- Bordeaux, Gironde
- Sanvic, Seine-Inférieure
- 6-6-1941
- Sanvic, Seine-Inférieure
- Le Havre, Seine-Inférieure
- Paris, Prison de la Santé, Seine
- 7-4-1942
- Suresnes, Seine




